Ce matin, sur Europe 1, Jean d’Ormesson a dénoncé le génocide des chrétiens d’orient par le Daesh, ou Etat islamique d’Irak et de Syrie, à la suite de l’enlèvement de 100 chrétiens d’un village. Il faut s’attendre à leur massacre dans les jours à venir, femmes et enfants inclus, dans des conditions d’une atrocité inouïe. Ce génocide, comme tous les grands génocides de l’histoire, se déroule dans la passivité et la lâcheté de la communauté internationale, peut-être même la satisfaction secrète de ceux qui cultivent la haine des chrétiens. L’histoire retiendra les noms des dirigeants occidentaux qui n’ont pas bougé le petit doigt face à ce génocide. Le silence de la classe politique et intellectuelle française et européenne à ce sujet est une abomination. Il faut qu’un écrivain nonagénaire prenne la parole pour tenter de remuer les esprit. Ce qui se passe est dans l’ordre du crime contre l’humanité. Est-ce que la parole de ce grand homme courageux et lucide, dans le brouillard de l’aveuglement et de la lâcheté qui pèse sur le monde va enfin permettre une prise de conscience? Encore une fois, une intervention armée du monde occidental pour mettre fin à un génocide, cela n’aurait strictement rien à voir avec les opérations militaires dont l’effet a été de déstabiliser des Etats et de répandre le chaos au Moyen-Orient et au Maghreb. Cette fois-ci nous sommes dans une situation, comme au Cambodge des années 1976-1979, ou au Rwanda dans les années 1990 où le refus d’agir relève de la non assistance à personne en danger, voire de la complicité passive.
Maxime TANDONNET