Le prix Nobel d’économie 2014 vient de récompenser Jean Tirole pour son analyse des imperfections du marché et de sa régulation. À 61 ans, ce chercheur, travaillant au GREMAQ, unité mixte de recherche Université Toulouse 1 / CNRS / INRA, est le troisième économiste français, après Gérard Debreu en 1983 et Maurice Allais en 1988, à obtenir cette distinction. S’appuyant sur les théories des jeux et de l’information, il a façonné, en collaboration avec son collègue Jean-Jacques Laffont, les bases d’une « nouvelle économie industrielle ». En se basant sur les comportements et stratégies des individus et des groupes, il a ancré ses recherches dans les sciences sociales, les ouvrant aux sciences politiques, à la sociologie et à la psychologie. C’est sous l’impulsion de ces deux amis que Toulouse s’est positionnée parmi les meilleurs pôles de recherche en sciences économiques en Europe. Une consécration pour Jean Tirole qui préside aujourd’hui l’école d’économie de Toulouse (TSE) qu’il a contribué à créer et a dirigé de 2006 à 2009. Couronné en 2007 par la Médaille d’or du CNRS, plus haute distinction scientifique en France, il participe activement au débat public en proposant des lignes directrices en matière de politique économique.