Je ne me réjouis jamais des phénomènes de lynchage médiatique qui frappent une à une les personnalités en vue. Je trouve qu’il incombe à la justice de sanctionner (sévèrement) les fautes éventuelles et non à la meute hystérique de passer à tabac les gibiers de potence désignés par les médias à la vindicte de la foule. Pourtant, ce qui arrive à M. Placé, avec cette histoire (vraie ou fausse) de 18 000 euros de PV dont une partie impayée, illustre ce que je crois depuis longtemps. Les donneurs de leçon, justiciers à la robe immaculée finissent souvent par s’entraver dans leurs propres lacets. Le leader écologiste, offusqué, dénonçait il y a trois mois le "scandale d’Etat" des archives de M. Guéant à l’Elysée et réclamait une "mission d’enquête". Et voici la blanche et vertueuse colombe prise à son tour dans la tempête. Scandale d’Etat, vous disiez? La justice immanente a frappé. Un peu comme ces guillotineurs sanguinaires qui finissaient tous sur l’échafaud, ou saignés dans leur baignoire, les parangons de pureté, saintes Nitouche et autres fayots, délateurs et lèche-culs, se retrouvent de temps en temps piégés. A qui le tour? A propos, il paraît que Sophie Marceau a traité publiquement M. Hollande de "goujat" et de "lâche" au sujet de sa vie privée. L’aurait-elle fait si le même baignait dans la réussite et la popularité?
Maxime TANDONNET