En France, le contrôle aux frontières est assuré par la Police aux frontières (PAF) et les douanes. Une mission que les gardes-frontières n’ont pas toujours les moyens d’exercer. Nos confrères du Figaro rappellent le manque d’effectifs et de matériel technologique ainsi que les lacunes de coopération entre les différents services… Sans oublier le cadre juridique toujours plus contraignant.
Dernier exemple en date, la décision du Conseil d’État du 2 février 2024 interdisant l’expulsion manu militari des migrants contrôlés en situation irrégulière aux frontières intérieures.
Chargée d’accomplir un grand nombre de missions – contrôle des frontières, lutte contre l’immigration clandestine et les trafics de migrants, éloignement des étrangers -, la PAF rencontre des difficultés croissantes de recrutements. En cause, notamment, la complexité de la procédure.
L’ancien directeur de la Police aux frontières Fernand Gontier souligne surtout le manque de coordination entre les services. Dans le cadre de l’UE, au-delà des frontières intérieures – celles de chaque État membre – il y a surtout les frontières extérieures, celles de Schengen. Là aussi se joue un réel manque de coopération.
Le Figaro rappelle que l’Agence Frontex va bénéficier en 2027 de 10.000 garde-côtes ou gardes-frontières. La France, dont certaines frontières se superposent à celles de Schengen, peut solliciter ces moyens. Mais Paris est « réticent », selon Fernand Gontier, « sans doute pour ne pas apparaître comme un pays déficient » alors que la France est « l’un des plus gros contributeurs avec 11% d’effectifs français« . « L’Agence peut également fournir des technologies ou des moyens logistiques (avions, bateaux, véhicules terrestres, etc.)« , rappelle l’ancien policier toujours au Figaro.
Ce manque d’accès aux technologies fait précisément défaut aux gardes-frontières. De nombreux outils permettent de détecter la présence de personnes cachées dans les véhicules aux frontières : détecteurs thermiques, détecteurs de gaz carbonique, de battements cardiaques ou de silhouettes grâce à des ondes millimétriques… Ces outils sont presque exclusivement utilisés dans les quelque 120 aéroports et ports qui constituent des points de passage frontalier (PPF). En revanche, ils le sont trop peu aux frontières terrestres intérieures, « alors que ces dernières représentent 90% de l’immigration clandestine pénétrant sur le territoire national », précise Fernand Gontier.
« La sécurité des Français commence aux frontières selon l’expression courante, mais on pourrait compléter en disant que l’insécurité aussi, conclut Fernand Gontier. (…) L’immigration illégale, subie et massive, devient ingérable, dangereuse et déstabilisante pour les démocraties et nos modes de vie. Les frontières permettent ainsi de protéger l’intérêt général face à des intérêts individuels étrangers .»
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