L’élection de à la présidence du Brésil de Jair Bolsonaro , avec 55% des voix, vient à la suite d’un processus de long terme qui secoue le monde occidental: Brexit, Trump, Italie de Salvini, Hongrie de Orban, et désormais, le Brésil de Jair Bolsonaro. Ces événements ne sont pas équivalents mais relèvent d’une seule logique.
Il est tragique de voir arriver au pouvoir un personnage nostalgique d’une dictature militaire qui a détruit les liberté et la démocratie, emprisonné, torturé et massacré des opposants politiques. Il faut avoir la mémoire courte pour oublier ce que furent les dictatures militaires d’Amérique latine. Comment ne pas trembler devant l’arrivée au pouvoir d’un personnage qui « en 2014, avait fait scandale en prenant violemment à partie une parlementaire Mme Maria do Rosario, lui lançant qu’elle «ne méritait pas» qu’il la viole car elle était «trop moche». Deux ans plus tard, il a fait l’éloge d’un tortionnaire de la dictature militaire (1964-1985)… Dans un entretien au magazine Playboy en 2011, il a affirmé qu’il préférerait avoir un fils «tué dans un accident» plutôt qu’homosexuel. »
Cependant, voilà, vous sommes devant une vague de fond qui emporte un à un les pays du monde occidental. Elle va se poursuivre. Demain, peut-être touchera-t-elle l’Allemagne au regard de l’effondrement de Mme Merkel. Que dira-t-on alors? Et la France aussi sera emportée sans doute dans peu de temps aussi. A quoi avons-nous affaire? A une réaction profonde des peuples contre l’idéologie dominante, l’ultralibéralisme, l’émergence d’un monde sans frontière et d’un homme interchangeable, éthéré, l’individualisme absolu, le culte de la table rase, le règne de l’argent-roi, la haine des nations, l’abolition des valeurs traditionnelles auxquelles les peuples sont attachées. La France sera l’un des pays les plus touchés parce que, le processus électoral biaisé de 2017 a porté à sa tête des hommes qui sont la caricature même de cette modernité sans foi ni loi.
Alors, que faire face un tel phénomène?
Le choix des élites françaises, politiques, médiatiques, journalistiques, est celui de la fuite en avant: hurler du matin au soir au fascisme aux heures sombres de l’histoire et à l’extrême droite. En s’enfonçant dans une logique d’insulte et de mépris, elles ne font ainsi qu’exciter les esprits et amplifier le mouvement. Trop stupides et incultes pour s’en apercevoir, elles sont incapables de prendre conscience de leur erreur. Bêtement, elles jouent un drôle de jeu qui ne fait qu’amplifier la vague.
C’est tout le contraire qu’il faudrait faire, abolir une fois pour toute l’abominable mépris des élites pour le peuple, respecter les valeurs de la démocratie, écouter ce qu’on à dire les gens, mettre fin au culte de l’abolition des frontières et des nations, répondre aux attentes légitimes des gens en matière de lutte contre la pauvreté, le chômage, le pouvoir d’achat, la sécurité et l’immigration, cesser les pitreries médiatiques et le grand-guignol narcissique et mégalomane, qui est ressenti comme une insulte quotidienne. Au regard de la réalité politique de la France actuelle, la tentation sera toujours grande de se dire: la démocratie, le pouvoir du peuple est déjà abolie! comment faire pire? Or il est encore possible de restaurer la confiance en la démocratie, les valeurs de liberté et de dignité, de respect. Mais il faut changer radicalement de cap, mettre fin à la tyrannie du mépris et rétablir les grands principes d’une république et d’une démocratie.
Maxime TANDONNET