La prime d’activité revue à la hausse pour davantage de pouvoir d’achat
Une mesure de justice sociale
Emmanuel Macron l’avait annoncé : cette augmentation des revenus des plus fragiles s’effectuera “sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur”. Dès le 5 février prochain, “l'engagement du président passera par une hausse massive de la prime d'activité”, annonce Édouard Philippe dans un entretien aux Echos.Pourquoi choisir cette solution plutôt qu’une simple hausse du salaire minimum ? D’abord, elle permet de ne pas sanctionner financièrement les entreprises, ce qui aurait provoqué des conséquences négatives sur la politique en faveur de l’emploi. Ensuite, ce choix “permet de tenir compte des éléments de justice sociale, et notamment de l'ensemble des revenus du foyer”, explique le Premier ministre.
5 millions de foyers concernés
Concrètement, l’augmentation de la prime d’activité sera perçue par un plus grand nombre de bénéficiaires qu’à l’heure actuelle. “Aujourd'hui, on a 3,8 millions de personnes qui peuvent bénéficier de la prime d'activité, c'est un complément de revenus pour les personnes qui travaillent et qui ont des salaires assez bas”, constate la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, au micro de RTL. “Demain, il y aura 5 millions de personnes éligibles”.La hausse de la prime d’activité ne concernera donc pas seulement les personnes rémunérées au salaire minimum. “Cette réforme va bien au-delà des personnes qui sont juste au smic : tous les salariés célibataires sans enfant auront 100 euros de plus jusqu'à 1 560 euros net de revenus”, détaille le Premier ministre. La mesure prend ainsi compte de la composition du foyer et du nombre d’enfants à charge. “Avec un enfant, une mère célibataire pourra percevoir la prime jusqu'à 2 000 euros de salaire. Un couple avec deux enfants, dont l'un gagne le smic et l'autre 1 750 euros, verra ses revenus augmenter de 200 euros”.
Enfin, la hausse de la prime d’activité permet d’intégrer les travailleurs indépendants et les fonctionnaires dont les revenus sont proches du Smic.
Un déficit public plus important que prévu
Au total, la mise en place de ces mesures gouvernementales représente un coût de 10 milliards d’euros pour les pouvoirs publics. L’une des conséquences directes de ce coût : un déficit public plus important que prévu.“Nous assumons une légère augmentation du déficit du fait de l'accélération de la baisse des impôts”, affirme Édouard Philippe. “Mais nous faisons attention aux comptes publics, et nous prenons une série de mesures, sur les entreprises et sur les dépenses, de l'ordre de 4 milliards. Cela devrait permettre de contenir le déficit à environ 3,2 % pour 2019”.
Parmi les mesures pour compenser ces dépenses, le Gouvernement va prélever dès le 1er janvier 2019 une taxe sur les géants du numérique - les Gafa. Lundi 17 décembre, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré que cette taxe, qui "devrait rapporter en année pleine 500 millions d'euros", sera bien collectée par la France dès janvier 2019, sans attendre son adoption par l'Union européenne.