« La France s’ennuie », pourrait-on dire, à l’image de Pierre Viansson-Ponté, journaliste au Monde, le 15 mars 1968. Ces propos ont été considérés comme annonciateurs du séisme révolutionnaire de mai 68, il y a 50 ans tout juste et cela ne nous rajeunit pas…
L’actualité est, il est vrai, d’une pauvreté inouïe, comme écrasée par la routine. En surface, le grand Guignol habituel est à l’oeuvre: annonces tonitruantes, aussi creuses que verbeuses, polémiques virulentes, coups de mentons, gesticulations médiatiques, avalanches de réformes factices. Et dans les profondeurs, poursuite de la pente dont tout le monde, finalement, s’accommode: déficits, prélèvements records, dette, chômage, pauvreté, violence, désindustrialisation, déclin de l’intelligence et de l’école, négation de l’autorité de l’Etat, fragmentation de la société…
De cette comédie lamentable, un point me sidère particulièrement, comme incompréhensible: pourquoi les principaux politiciens s’accrochent-ils avec autant de hargne? Le métier est tragique: humiliations à grande échelle, mépris, échecs. Pourtant, ils ne doutent de rien.
M. Valls vient de déclarer que « le quinquennat de M. Hollande fut un échec ». Bien. Il en fut le pilier principal, comme Ministre de l’Intérieur, puis Premier ministre pendant trois ans. Qu’attend-il désormais? Basta! C’est fini! Qu’il manifeste un peu de grandeur en faisant son mea culpa. J’ai voulu bien faire et j’ai échoué. La politique est un monde d’une violence et d’une difficulté extrême. C’est tellement facile, aujourd’hui de cogner sur Hollande, pour ceux qui en furent ses plus authentiques créatures. Qu’il écrive ses mémoires et cultive son jardin.
Mme LP est encore et toujours sur tous les écrans de télévision. Il fallait s’y attendre. Voilà au moins quarante ans que cette famille empoisonne la France en servant de repoussoir médiatique destiné à diaboliser les sujets qui préoccupent le pays autour de l’avenir de la nation, la sécurité, la maîtrise des frontières, le danger communautariste et de tremplin au pouvoir socialiste. Le monde médiatique tremble à l’idée de la disparition de ce pilier de l’idéologie française, cet étendard du déclin, et il est prêt à tout pour la sauver. Il fera tout pour la sauver.
Et d’autres encore réapparaissent: Mme Dati, Mme Moreno, mon ami M. Hortefeux, sont au premier plan de l’entourage de Laurent Wauquiez président des Républicains. Pourquoi donc? C’est fini! Il ont eu leur place au tout premier plan. Maintenant, il faut passer à autre chose et les cimetières sont pleins de gens indispensables. Ils appartiennent au passé. Les Français ne veulent plus d’eux mais ils paraissent totalement à côté de la plaque n’ont plus aucune conscience du monde réel.La vie offre tellement de solutions en dehors de l’esbroufe politico-médiatique: voyager, lire, cultiver son jardin et même, travailler… La vie normale, en dehors de l’univers factice de la vanité médiatique, est pleine de satisfactions.
Quant à M. Thévenou, il vient de déposer un brevet autour de sa trouvaille: « phobie administrative ». Voici le symbole même du pire de l’imposture politicienne, « faites ce que je dis et ne dites pas ce que je fais ». Un pilier du pouvoir socialiste 2012-2017, spécialisé dans la fraude fiscale, dont il apparaît qu’il ne déclarait pas ses impôts. Voilà comment, sous une forme la plus emblématique, la plus paroxystique, on se moque des gens. Une faute grave, naufrage dans l’hypocrisie, disons que cela peut arriver dans certaines circonstances de la vie. Mais alors là, franchement, en tirer fierté au point de la graver dans le marbre, cela dépasse tout entendement…
Les hommes et femmes politiques ont une mission respectable: pendant dix ou quinze ans, servir la nation et le bien commun. Mais après, ils doivent accepter de passer la main. Oui, la France s’ennuie mais l’histoire ne se répète jamais en des termes identiques et ses soubresauts revêtent des habits nouveaux à chaque fois. Il n’y aura pas de mai 68 mais sans aucun doute une explosion prochaine, tout aussi tragique, mais sous des formes que nul ne peut imaginer.
Maxime TANDONNET