La France sans beurre

Depuis près de trois semaines, j’entends parler dans mon entourage familial de la pénurie de beurre en France et de la difficulté à s’approvisionner. Pour tout dire, je n’y croyais qu’à moitié. Une France privée de beurre, en 2017, cela me paraissait totalement invraisemblable et surréaliste. La dernière plaquette de beurre en stock de mon réfrigérateur consommée, et seul à la maison, j’ai dû me rendre ce matin dans mon Franprix préféré en banlieue parisienne.  Sidération: le vaste rayon du beurre était vide, comme pillé. Deux cents mètres plus loin, même constat chez Monoprix.  A Auchan, pareil. La France est privée de beurre. Une simple anecdote? Le symbole est tout de même sinistre. Les grands anciens se souviennent d’une France privée de beurre de 1940 à 1945, sous l’occupation, voire un peu plus lors des grandes disettes de la reconstruction. Une France sans beurre, c’est un signe, celui d’une Nation qui n’est même plus capable de fournir à ses habitants une denrée alimentaire de base. Bien sûr, les hauts dirigeants s’en foutent: ils préfèrent pavoiser devant les caméras. Les politiciens, de l’extrême gauche à l’extrême droite, ont bien d’autres soucis notamment les présidentielles de 2022! Quant aux médias et à la presse, moins ils en voient et mieux ils se portent, c’est bien connu. Est-ce bien le moment de soulever la poussière accumulée sous le tapis? Le sujet n’est pas assez noble pour nos petits marquis. Eh bien moi, une France privée de beurre, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, comme elle pourrait être privée de pain ou de sel, en 2017, je trouve cela honteux et indigne. Il y a évidemment des responsables: les eurocrates? Les dirigeants politiques? Sans doute que dans les cuisines des palais de la République, le beurre ne manque pas.  Les responsables devraient être lourdement sanctionnés. Mais on sent bien qu’il ne faut surtout pas en parler, ne pas faire de vague: silence! La France sans beurre…

Maxime TANDONNET

Author: Redaction