La France pleure et les politiciens ricanent

images (1)Ces derniers jours ont été hilarants, comme si les politiciens n’avaient plus comme objectifs que de remporter le prix de l’humour politique. Allons-donc. M. Macron veut supprimer le statut général de la fonction publique. Il a raison mais que fait-il, oui que fait-il, que fait-il dans un gouvernement socialiste qui a supprimé la « journée de carence » des fonctionnaires pour leur permettre de prendre leurs congés maladie sans perdre un centime? M. Fillon a qualifié M. Sarkozy de « plébéien teigneux pendant son quinquennat« . Alors là, les bras m’en tombent. Quand j’étais à l’Elysée, j’ai assisté à une bonne quarantaine de réunions où les deux hommes se trouvaient face à face. Et parole d’honneur, je n’ai jamais vu M. Fillon, ne serait-ce qu’un demi seconde, autrement qu’amical, gentil, dévoué, toujours en parfaite harmonie, parfait accord avec le président. Parole d’honneur. Bon, ils vont nous emmerder longtemps avec leurs insultes et leurs petites phrases à la con? L’adjoint de le Pen a déposé une « gerbe » mortuaire dans la ville de Schengen. Comme c’est drôle, rigolo comme tout, Schengen, des centaines de milliers de gens en perdition sur la mer ou sur les routes, avec des femmes et des enfants, une Europe déboussolée, en pleine décomposition, des pays à la dérive. Il faut bien s’amuser. M. Valls plaisante. Il pense qu’il sera président de la République de 2022 à 2032, après les deux quinquennats de M. Hollande. C’est drôle aussi. Pourquoi pas après tout? Il faut bien un but dans la vie! Il a raison de penser à son avenir. Mais il devrait quand même relire la Constitution, articles 20 et 21. Le chef de gouvernement, c’est le Premier Ministre, pas le Président. Quand on veut servir son pays, Matignon, c’est beaucoup mieux que l’Elysée! Dans une démocratie digne de ce nom, une démocratie européenne, le premier ministre travaille et le président pavoise. Plus personne ne veut travailler dans la France « d’en haut » et tout le monde veut pavoiser. M. Machin, le chef du parti socialiste (je ne sais jamais son nom) a décidé un « référendum sur l’union de la gauche ». Oh, quelle bonne idée! C’est tellement essentiel, aux yeux des Français, « l’union de la gauche », c’est tellement leur préoccupation du moment. La France pleure. La France a peur. La France en a marre. Ses 3,6 à 6 millions de chômeurs, ses jeunes naufragés de la vie qui ne trouvent ni emploi, ni logement, sa violence quotidienne, ses fureurs identitaires, ses cités de banlieue en guerre civile larvée, les images hallucinantes du chaos qui se répand à travers les frontières, une Europe, un monde occidental qui se fragmentent, la terreur à ses portes. Mais pendant ce temps les politiciens ricanent! Heureusement qu’ils sont là pour ricaner. Je sais que ce n’est pas bien de s’abstenir aux élections, je sais que c’est irresponsable et scandaleux. Mais quand on voit un tel mépris, une telle suffisance, un tel narcissisme, un tel aveuglement, une telle vulgarité, partout, de l’extrême droite à l’extrême gauche, au milieu de tant de souffrance et d’inquiétude que reste-t-il à faire?

Maxime TANDONNET

Author: Redaction