La démocratie sans les partis?

paumeJe ne partage pas entièrement, sur tous les points, l’avis de M. Philippe Bilger dans son interview de ce matin au Figaro Vox. Ce dernier, si je l’ai bien compris, ne semble pas exclure la formation d’une alliance de droite entre l’ump et un fn totalement rénové, qui aurait changé de nom et d’idéologie, sans son « père fondateur ». Cette approche me laisse sceptique: soit c’est bien toujours le fn; soit c’est autre chose (autres idées, autre nom, autre famille « régnante », autres militants, nouvelle structure juridique sans aucun lien avec la précédente et son passé…). Dans le second cas, évidemment, si cela n’a plus rien à voir avec le fn… Mais alors, la question ne se pose pas… Non, je verrais pour ma part l’avenir autrement. Il faudrait en finir avec le régime des partis. La saga fn de ces derniers jours, l’affrontement politico-familial père/fille, le mélange des genres qui a mobilisé l’attention du pays, en tout cas de la « France d’en haut », a quelque chose de profondément misérable. Mais le jeu des « motions » au ps (A, B, C), alors que ce parti est au pouvoir, dans un pays en plein effondrement économique, comptant 5,5 millions de chômeurs, donne une impression dérisoire et absurde de fuite devant la réalité. A l’ump, la guerre des primaires qui s’ouvre, ce fantastique détournement de l’intérêt général et du bien commun au profit de querelles mégalomaniaques, est une trahison de l’esprit de la Vème et de l’oeuvre du général de Gaulle. Bon. Je suis d’avis qu’il faut repenser la démocratie de manière radicale, en finir avec ces partis méprisables qui se moquent des Français, plombent notre nation quand ils ne la ridiculisent pas; mettre fin à l’imbécile clivage droite/gauche qui ne veut rien dire, sortir de cette insulte à l’intelligence des Français, qu’est la comédie politicienne, la personnalisation des choses, la course aux rentes électorales, aux honneurs, à l’argent facile, et l’idolâtrie envers des personnages médiocres et vaguement grotesques. La démocratie devrait se réorganiser sur des assemblées de citoyens dans les communes et les quartiers, les débats d’idée et de projets, l’élection locale de délégués de la Nation dont le mandat ne serait renouvelable qu’une seule fois, la pratique de référendums locaux, comme aux Etats-Unis, en Italie, utiliser Internet comme système d’échange et de vote direct, créer des associations de citoyens pour fédérer les projets et les énergies. Rêve, utopie? Au regard de la daube actuelle, il faudrait tout changer,je ne dis pas que cela peut se faire du jour au lendemain, mais il faut tendre vers cette nouvelle et nécessaire révolution française, la penser –  en tout cas quelque chose qui ressemblera à cela – la préparer la concevoir dans les esprits, les intelligences,  en attendant les circonstances qui permettront de la réaliser ou de s’en rapprocher. Quand allons nous entendre résonner de nouveau d’une voix forte et profonde, mystérieuse, inconnue: « Nous sommes ici par la volonté du peuple! Et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes! »

Maxime TANDONNET

Author: Redaction