La démocratie française est à l’agonie, et il serait temps d’en prendre conscience. Les Français dans leur immense majorité ne veulent plus du pouvoir socialiste. Après trois cataclysmes électoraux, un sondage itv confirme la crise de confiance durable envers le président de la République dont la cote de popularité chute de nouveau à 20%, le Premier ministre dont l’image s’effondre (29% de satisfaits), et un gouvernement que condamnent 74% des citoyens. Et pourtant, rien ne bouge, tout est figé, gelé, glacé, malgré ce rejet populaire flagrant et durable, ils restent droit dans leurs bottes, incrustés à leur rocher. La déclaration de M. Valls – « les Français veulent que je reste à mon poste » – souligne l’invraisemblable décrochage des dirigeants face aux réalités. Or un système sans responsabilité, sans sanction d’un rejet populaire aussi massif et durable n’a plus grand chose à voir avec une démocratie. Par ailleurs, un parti politique dont le père-fondateur, inspirateur, président d’honneur, qualifie de « détail » (pour la troisième fois) le crime le plus monstrueux de l’histoire de l’humanité, et qui demeure comme si de rien n’était, malgré les condamnations, au centre de la scène politique et médiatique, cela représente une anomalie qui n’est pas à l’honneur de notre pays. Enfin une opposition qui se montre incapable, dans la perspective de l’alternance, de faire émerger de nouveaux visages, de se renouveler (comme en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux USA) et ressert toujours les mêmes plats, les mêmes têtes, de décennie en décennie, ce n’est pas non plus un signe de vitalité. Mais la politique locale n’est pas, elle non plus, toujours reluisante. J’observe, je vois. Ces élus qui se maintiennent 30 ans dans la place, ces phénomènes de cooptation, de copinage, de clientélisme, ces clans et dynasties qui accaparent les mandats, les honneurs et les vanités… Et le peuple, alors? Quand tout est verrouillé et vermoulu, la tradition révolutionnaire veut qu’il descende dans la rue (Constitution de 1793). Même lui semble apathique et indifférent… Toujours pas la moindre lueur d’espérance politique à l’horizon. Non, je ne suis pas pessimiste, absolument pas. J’ouvre les yeux, c’est tout.
Maxime TANDONNET