Depuis longtemps, j’observe le déclin de la vie politique nationale, le naufrage de l’intérêt général et du sens du bien commun. Mais, franchement, sincèrement, je n’imaginais pas que l’on puisse en arriver à ce niveau. Oui, la classe politique se déchire s’entretue sur un projet de révision constitutionnelle dont elle sait pertinemment qu’il est strictement inutile et sans le moindre intérêt pour le pays. La bataille, non de principes, mais de postures fait rage. Les grands mots imbéciles, une fois de plus, tombent comme à Gravelotte: « droite », « gauche », « Vichy »! Ils s’étripent sur une déchéance de nationalité dont il est avéré qu’elle n’a strictement aucune utilité, aucun intérêt (elle existe déjà, et d’ailleurs l’immense majorité des djihadistes français ne sont pas concernés n’étant pas « bi nationaux »). Et ils le savent! Ils le savent! Pour la première fois de l’histoire, on traficote la Constitution par calcul politicien. Pendant ce temps les drames s’accumulent dans l’oubli général, le chômage des jeunes ravage la France, le chaos progresse partout, l’effondrement industriel s’accélère, le vote extrémiste monte, l’Etat islamique progresse aux portes de l’Europe, la terreur se rapproche. Et après, que va-t-il se passer? Dans cinq mois, l’été, puis septembre, la campagne des présidentielles bat son plein jusqu’à mai 2017. La grande farce continue. Pendant ce temps, les Italiens travaillent et réforment leur pays. Pauvre France, trahie par sa classe politicienne, en incluant les extrêmes, pires que tout, qui fuit dans les limbes de la provocation, de la polémique, et de la manipulation, juste pour échapper au monde réel. Et enfumer les Français. (L’illustration est un tableau de Monet intitulé la Débâcle!)
Maxime TANDONNET