Dans le cadre des Investissements d’Avenir, un deuxième appel à manifestations d’intérêt dédié aux navires du futur vient d’être lancé par le Gouvernement. Il doit permettre aux entreprises de développer des modèles de navires intelligents et plus écologiques.
Conduit par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) « Navires du futurs » 2 a été lancé conjointement par Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, Philippe Martin, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’énergie, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Frédéric Cuvillier, ministre délégué en charge des Transports, de la mer et de la pêche et Louis Gallois, Commissaire général à l’Investissement.
Cette action doit permettre de développer des navires plus économes en énergie, grâce à de nouveaux modes de propulsion, comme le gaz naturel liquéfié (GNL), mais aussi plus intelligents, grâce à l’utilisation renforcée des nouvelles technologies de l’information à bord.
Il s’agit aussi de créer des prototypes plus propres, en réduisant l’ensemble des rejets, et de renforcer la sûreté et la sécurité à bord pour les personnels navigants et les passagers.
L’appel à manifestations concerne les bateaux et navires du domaine civil ayant une fonction :
- commerciale de transport maritime ou fluvial (personnes, marchandises, etc.)
- de travail (pêche, maintenance, surveillance, etc.)
- sportive ou de loisir (plaisance, compétition).
La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 28 novembre 2014.
Une initiative pour maintenir la compétitivité
L’enjeu est de permettre à l’industrie navale française d’accompagner des projets de recherche et développement débouchant sur des réalisations concrètes et commercialisables. Le dispositif contribue à maintenir la compétitivité de cette industrie, placée au 6e rang mondial, dans un contexte de forte concurrence.
Dans le but de renforcer et structurer la filière, les projets devront être collaboratifs, associant grandes entreprises, PME et laboratoires, et se développer dans le cadre d’un accord de consortium.
Les projets conçus dans le cadre de l’AMI « Navires du futur » 2 constituent également des outils sur lesquels pourront s’appuyer les projets issus du plan ‘Navires Écologiques’ de la nouvelle France industrielle, annoncé le 12 septembre 2013 par le Président de la République.
Des projets soutenus par l’État
L’État a déjà soutenu 6 projets, pour un montant total de 35M€, dans le cadre du premier appel à manifestations d’intérêt. Parmi eux :
- Arpege : un chalutier propre et performant
Arpege est un concept de chalutier particulièrement performant en termes de consommation de carburant : moins15% par rapport aux derniers navires construits (pour chalutage de fonds) et moins 40% par rapport aux navires mettant en œuvre des techniques de pêche alternative. La sécurité est aussi améliorée grâce à un système de détection des obstacles réduisant les risques de collisions. Un prototype de 24 m a été créé pour répondre aux questions du prix de l’énergie, de la demande croissante de produits de la mer, dans un objectif de réduction de la pollution marine. La mise sur le marché de navires de pêche de nouvelle génération, issus du démonstrateur Arpege, est prévue fin 2014.
- Navalis et Windkeeper : Des navires plus intelligents pour la maintenance des éoliennes offshore
L’exploitation des champs d’éoliennes offshore nécessite une maintenance assurée par des navires d’une vingtaine de mètres, appelés crewboats. Le projet Navalis propose un crewboat au fonctionnement plus intelligent, assurant l’accès aux éoliennes grâce à une passerelle robotisée stable, résistante aux houles. Sa consommation en carburant est réduite de 10 à 15% par rapport aux navires existants et ses émissions de CO2 de 20 à 30%. L’énergie thermique des moteurs récupérée pourra aussi être restituée le lendemain au moment du redémarrage du navire.
Le projet Windkeeper propose un nouveau concept de navire économe et éco-conçu, permettant de doubler la capacité d’intervention annuelle sur les éoliennes par rapport aux solutions existantes. La production électrique est ainsi augmentée par une disponibilité croissante d’éoliennes en état de marche.
La consommation d’énergie est optimisée par l’utilisation d’un système hybride diesel-électrique et de super-condensateurs. Ces solutions technologiques permettront de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 % par rapport aux solutions actuelles. La commercialisation de navires de maintenance d’éoliennes de nouvelle génération, issus du démonstrateur Windkeeper, est prévue en 2017.
- Autoprotection : un outil pour lutter contre la piraterie maritime
Le projet Autoprotection vise à concevoir, réaliser et expérimenter un nouveau concept de protection non létal et plus sûr contre la piraterie maritime tout en prenant en compte les contraintes d’exploitation des navires de commerce. C’est un système modulaire avec automatisation d’un ensemble de capteurs et de systèmes actifs, règles de détection de comportement agressif, protection par blindage-masquage des zones sensibles et des accès…
Contrôlé depuis une tablette tactile, cet outil donne la possibilité aux équipages d’éviter la navigation à haute vitesse et le contournement des zones dangereuses, ce qui permet une réduction de la surconsommation de carburant (jusqu’à -12%).
La mise sur le marché de kits de protection pour navires, issus du démonstrateur Autoprotection, se fera dès 2014.