Tout l’argumentaire des zélés promoteurs du « je suis ce que je décide que je suis » (une femme, un zèbre, etc.) repose sur cette idée que chacun est le décideur de son identité, et que l’entourage doit se plier à cette identité auto-attribuée, sous peine de manquer au respect et à la bienveillance.
Or, l’identité, de tous temps et sous tous les cieux, c’est précisément « les autres » qui vous l’assignent. L’Académie française donne même parmi les définitions du mot : « Personnalité civile d’un individu, légalement reconnue ou constatée, établie par différents éléments d’état civil et par son signalement. » Reconnue… constatée… signalement… autant de mots qui décrivent une appréciation extérieure.
Si l’on voulait s’amuser à remonter dans le temps, on lirait même dans le livre de la Genèse que Dieu présenta les animaux à l’homme… pour qu’il les nomme ! L’idée sous-tendue est bien toujours la même : vous êtes ce que les autres disent que vous êtes, et vous n’avez aucune autorité pour inverser cet étiquetage.
Il en va de même en relations internationales. Si je crée demain une micro-nation et que je clame haut et fort que je suis un État, je ne récolterai que des sourires gênés. Et c’est bien normal. Je ne serai un État que si les autres États me reconnaissent ce statut.
Une table est une table parce que nous la reconnaissons telle. (On peut aussi débattre : n’est-ce point un guéridon ?) Et une femme est une femme parce que nous (la science) la reconnaissons comme telle. Non, le sexe n’est pas « assigné à la naissance ». Scientifiquement, il est reconnaissable dès la phase embryonnaire. C’est une donnée factuelle, scientifique, simple.
L’Homme a le pouvoir de nommer les choses et les gens. Il peut aussi – même si ça confine à l’arnaque intellectuelle – changer la définition d’un mot de manière autoritaire. On l’a vu avec la loi Taubira : a peine publiée, le Robert a changé la définition du mot « mariage ». Mais même là, le « nommage » est extérieur, et même lorsqu’il valide un usage, il est effectué par le « nommeur » et non par le nommé.
Jamais, nulle part, ne puis-je définir moi-même ce que je suis. Ce sont les autres qui le disent et me nomment. C’est ainsi que le langage a un sens. N’en déplaise aux « wokes » aux cheveux bleus qui arborent fièrement un badge avec leurs pronoms.
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