Aujourd’hui se déroulera « l’hommage national » à Jean-Paul Belmondo. Il faudrait quand même s’assurer de la volonté des personnalités célèbres avant de tels hommages. Nul ne sait ce qu’il en aurait pensé, mais de ce que l’on connaît de la personnalité de JP Belmondo, il n’est pas certain que la pompe nationale, les Invalides, le drapeau, la Marseillaise, le lyrisme et les discours eussent été vraiment dans son goût. Il était l’acteur de la gentillesse et de la simplicité populaire, pas de la pompe nationale. Contrairement à la plupart des stars actuelles spécialisées dans les leçons de moraline à tout va, lui ne portait pas de message, ne donnait de leçons à personne. Il n’avait pas d’autre ambition que de distraire, faire rêver… La recette de son succès, combinant le culte de la virilité, de l’humour et de l’audace sans peur est aux antipodes des valeurs dominantes actuelles. Sa simplicité et sa modestie naturelle – comme le révèlent de nombreux témoins de sa vie – ne semblent pas se prêter à l’institutionnalisation de sa mémoire! Pire: Belmondo n’était pas « politique », ils ne roulait pour aucun clan. Il y a quelque chose d’abject dans la récupération politichienne de son image. L’idée de grapiller quelques points dans les sondages grâce à une belle cérémonie à la veille d’une élection nationale est évidemment présente. Décidément, la caste des petits marquis poudrés salit tout, pourrit tout, souille tout, jusqu’aux hauteurs les plus élevées de la simple noblesse. Sans doute est il mille fois préférable de revoir même pour la millième fois le Professionnel que de se prêter à cette opération douteuse.
MT