Histoire: le néo socialisme

Ci-dessous, quelques extraits d’un passionnant article de la revue Histoire publié en mai 1983. « Ni droite, ni gauche – comment le fascisme vient aux antifascistes ». Ou comment une partie de la SFIO (PS de l’époque) a fait scission pour basculer dans l’autoritarisme. Un rappel indispensable .

Avec Jacques Doriot, Marcel Deat a été une des grandes figures de la Collaboration issue de la gauche. Zeev Sternhell démontre ici que Marcel Déat n’avait pas attendu la défaite de 1940 pour forger son fascisme : la crise « néo-socialiste » de 1933 ouvrait une des voies qui mènent au totalitarisme.

Le processus de glissement de gauche à droite est à considérer comme un des éléments majeurs dans la genèse du fascisme. Ce glissement, trois générations vont le répéter en France, successivement, – trois générations de révoltés qui poursuivent toujours le même objectif : la remise en cause globale de l’ordre établi.

A la fin des années 1880, blanquistes, divers communards et radicaux d’extrême gauche se lancent dans le boulangisme parce qu’ils y voient avant tout le moyen d’abattre la République bourgeoise et parlementaire. Les « gauchistes » de l’époque s’unissent aux nationalistes pour désigner le libéralisme comme l’ennemi prioritaire. La seconde génération de « transfuges » commence son revirement à la veille de la Grande Guerre. Quatre noms sont représentatifs : Georges Sorel*, Édouard Berth*, Hubert Lagardelle*, Gustave Hervé*. La théorie du socialisme éthique développée par l’école syndicaliste révolutionnaire domine alors cette révolte, dirigée à la fois contre la démocratie libérale et le socialisme parlementaire.

La synthèse de Georges Sorel – deux forces, socialisme et nationalisme, qui s’opposent à la démocratie libérale – précède la guerre et s’effectue sans rapport aucun avec elle : elle ne manquera pas de poids sur la génération suivante. Le socialisme sorélien est lui-même déjà une forme de révisionnisme qui vient constater l’échec du déterminisme marxiste : la société industrielle n’évolue pas comme elle le devrait et le prolétariat perd sa combativité. Rien n’est plus méprisable aux yeux de Georges Sorel que l’orthodoxie marxiste, symbolisée par le social-démocrate Karl Kautsky* ; rien n’est plus dramatique pour lui que l’immobilisme de cette gauche qui trouve dans le respect d’un marxisme figé, ossifié dans de vieilles formules, de quoi excuser sa propre impuissance.

Une même analyse sera faite par le Français Marcel Déat, par le Belge Henri de Man, et par les néosocialistes des années trente. Le révisionnisme « néo » reprend l’essentiel de la critique du marxisme élaborée au début du siècle par, entre autres, Georges Sorel et Roberto Michels. Aux yeux des révisionnistes, Léon Blum ne fait que remplacer Karl Kautsky.

Un socialisme éthique

En vérité, ce socialisme se métamorphose. En dépit de son attachement formel au syndicalisme ouvrier, il devient comme un effort de régénération morale de la société en général et de sauvetage de la civilisation, beaucoup plus qu’un mouvement de libération de la classe ouvrière. Son langage ouvriériste ne change rien à l’affaire. La facilité avec laquelle se fait le glissement de Georges Sorel vers le nationalisme et l’antisémitisme, quelques années à peine après les Réflexions sur la violence (1906), montre combien superficiel était cet ouvriérisme antiintellectualisme.

Cette approche nouvelle permet, en effet, de concevoir le socialisme indépendamment de la classe ouvrière : il peut donc y avoir un socialisme sans prolétariat. Chez les syndicalistes révolutionnaires, chez les contestataires de l’entre-deux-guerres, le socialisme apparaît finalement de nature plus pédagogique qu’économique et logiquement indifférent à l’antagonisme des classes. Il en résulte que la relation entre le socialisme et le prolétariat n’est que secondaire. De même que tous les mouvements ouvriers ne sont pas socialistes, de même tous les socialistes ne sont pas prolétaires et le socialisme n’appartient pas nécessairement à une structure sociale donnée. Il existe un socialisme de toujours, un socialisme « éternel », répéteront les hommes de la génération de l’entre-deux-guerres, – un socialisme pour tous les hommes, pour tous les temps. Dès le moment où, comme jadis Georges Sorel, ils perdent la foi dans les vertus révolutionnaires du prolétariat, ils se tournent vers le dernier agent historique de régénération morale et de transformation sociale : la nation, au lieu du prolétariat défaillant. Transition logique, par laquelle on passe du syndicalisme révolutionnaire au socialisme national […]

En publiant Perspectives socialistes, Marcel Déat espère engager un grand débat qui lui permettra sinon de conquérir le parti socialiste de l’intérieur, du moins de s’imposer comme un chef de tendance avec lequel il faudrait compter. Marcel Déat pense créer un choc, donner un coup de bélier qui, en ébranlant l’édifice, infléchira l’évolution du socialisme français. C’est pourquoi la question de la participation au pouvoir, qui semble le débat de fond au sein de la SFIO, est une question secondaire. Ou plutôt elle découle d’objectifs beaucoup plus vastes. Car Déat ne se propose rien de moins que de « lancer une offensive révolutionnaire par le centre ». Le néo-socialisme constitue alors dans son esprit le moteur d’« une véritable révolution par étapes ».

L’enjeu des classes moyennes

L’explication de Perspectives socialistes s’ordonne sur trois axes principaux. 1) Il faut d’abord reconnaître que le marxisme n’est qu’une méthode et non un dogme, une métaphysique. 2) Il faut ensuite capter les classes moyennes qui subissent, elles aussi, l’exploitation capitaliste sans appartenir pour autant au prolétariat. 3) Il faut enfin réconcilier le socialisme avec la nation et développer une puissante action sur l’État et par l’État. En utilisant le formidable instrument qu’est un État transformé et modernisé, le socialisme sera capable de faire cette « révolution dirigée », qui reste la seule possible […]

En 1914, Marcel Déat est mobilisé. Il fait partie de cette génération du front, durablement marquée par la guerre : « Cette expérience, dira-t-il, nous a pour une grande part formés, pétris, façonnés, marqués pour toujours. Car de vingt à vingt-quatre ans, nous avons été soldats, combattants, et rien que cela » (cl. J.-L. Charmet). guère. Pour ces hommes, non seulement le prolétariat n’a pas le monopole de la sagesse et du désintéressement, mais il ne fait pour eux aucun doute que le progrès ne travaille pas en faveur du socialisme. L’évolution technologique, les structures sociologiques créées par elle et la guerre moderne sapent les fondements mêmes du marxisme. Elles mettent en valeur l’interdépendance des classes sociales, leurs intérêts communs en tant que membres d’une même collectivité nationale […]

La rébellion intellectuelle entretenue par Marcel Déat depuis Perspectives socialistes culmine en juillet 1933 au congrès tenu par la SFIO salle de la Mutualité et engendre la scission à l’issue de laquelle est fondé, le 5 novembre 1933, le parti socialiste de France. A la veille de la scission déjà, Marcel Déat n’hésite pas à parler franc : « Je n’aime pas le marxisme de Ponce-Pilate », lance-t-il à l’adresse de « certains camarades » dont la tête « s’incline irrésistiblement sur le mol oreiller doctrinal ».

Un an plus tard, le Bordelais Adrien Marquet*, le plus dur des « néos », est plus explicite encore, il exige de son parti un engagement sans faille « dans la lutte anti-marxiste, antiblumiste, anticommuniste ». A cet effet, après avoir renoncé à la « politique au Parlement », il faut résolument prendre « la tête du mouvement qui débarrassera la classe ouvrière endormie du marxisme ». En 1935, dans la foulée des événements de février 1934, le ton se durcit et les ambitions se font plus larges : « Dans le désarroi des esprits et la panique des vieux cadres », Marcel Déat et les « néos » s’apprêtent à suppléer « les partis défaillants » ; ils entendent créer « un puissant mouvement, à la fois populaire, national, révolutionnaire, […] capable de propager l’ordre au-dedans et au-dehors, assez sûr de lui pour considérer sans préjugé idéologique les données européennes et pour chercher des lignes d’accord avec tout le monde, même avec le fascisme et avec le national-socialisme ». Telle était la nature véritable du néo-socialisme qui allait véhiculer une idéologie fasciste relativement bien articulée.

Très vite le parti socialiste de France tombe entre les mains de ceux qui, afin de pouvoir « agir, agir vite et fort, emballer la France […] voudraient un mouvement puissant comme le mouvement hitlérien ». L’analogie soulève une tempête de protestations, mais elle n’empêche pas Montagnon d’accuser ses collègues de la Chambre de mal juger « l’Allemagne présente. Vous n ‘avez pas compris ce qu’il y avait de curieux, de profond dans le mouvement hitlérien ». Deux mois plus tard, attaqué par la gauche de son parti, Montagnon s’explique à nouveau, cette fois devant les instances du parti socialiste de France : « Oui, il y a dans le mouvement hitlérien quelque chose de curieux et de profond, il y a dans ce mouvement un élan de socialisme et un élan de brutalité. » C’est bien dans cet esprit que Marcel Déat entend lancer une « révolution préventive et dirigée, aussi profonde qu’on voudra ». Cette formule, à l’époque déjà, résonne fâcheusement : on l’aime pourtant beaucoup dans le camp Déat, parce que l’on cherche toujours à approfondir le fossé avec la SFIO. Les feuilles « néos » des XVIIIe et XXe arrondissements s’en donnent tout particulièrement à cœur joie. Pour Néo, le bulletin dont Montagnon est l’unique rédacteur, pour Paris-Demain, l’hebdomadaire de Marcel Déat dans le XXe arrondissement, la notion même de néo-socialisme constitue, en vertu de cette volonté de couper les ponts, un titre de gloire.

Ni gauche ni droite

Le programme politique du mouvement néo-socialiste exprime la volonté « d’opérer la relève des vieux partis » et, en se mettant « à la tête du mécontentement général », la volonté de créer « un grand rassemblement » qui mènera à « une révolution dirigée ». A cet effet, sans avoir « rien de bassement empirique », le programme élaboré devra laisser de côté les « doctrines refroidies » et capter cette « communauté énorme de mécontentement » qui éclata le 6 février 1934, place de la Concorde. Pour « rassembler ces forces anticapitalistes », pour répondre à l’attente des chômeurs, il faut plus que « des gargarismes idéologiques. La France est saturée de philosophie politique, elle a la nausée des grandes machines et des programmes sans fin. Elle veut de l’immédiat, du positif, du simple et de l’efficace ».

Quelques mois plus tard, Marcel Déat exige de ses troupes la capacité de se « guérir, définitivement, du faux humanisme, de la fausse liberté de pensée… » Il veut protéger le nouveau parti « contre le dogmatisme et contre la sclérose », et il n’hésite pas à rappeler à ses censeurs que « c’est pour avoir été férocement doctrinaire que les vieux partis se sont détournés de l’action et qu ‘en effet ils ont fait faillite ». A ces « hommes tournés vers l’action », Montagnon propose d’oublier les vieilles « conceptions de droite et de gauche » car, « si vous voulez qu’un jour cette gauche triomphe, il faudra bien qu’elle morde sur cette droite ». Pour Marcel Déat, ce qui compte vraiment dans l’action, c’est « le mouvement », c’est « la convergence pratique autour d’un certain nombre de formules immédiates… », qui permette de rassembler autour d’un « centre d’attraction », dans un même élan de jeunesse et d’espérance, cette masse énorme d’hommes venus de tous les horizons politiques : des hommes qui flottent indécis non seulement parmi les groupes et les partis de gauche, mais aussi entre la gauche et la droite, et qui comprennent aujourd’hui que les similitudes philosophiques et les parentés doctrinales comptent moins que l’accord sur un programme immédiat. Aucun programme fasciste n’a jamais mieux dit.

En effet, c’est au nom de leur « besoin d’action » que les dissidents du socialisme français se dressent contre le parti. Leur rejet de la voie adoptée par Léon Blum constitue à leurs yeux « un effort pour pétrir le destin ». Il faut imiter ce « dynamisme » qui a fait ailleurs le succès du fascisme. « Notre idéal est à court terme et nos certitudes provisoires » lancent les « néos » à l’heure de la scission. En reprenant le mot d’Henri de Man, ils se définissent comme « des volontaristes ». Tous ces hommes n’ont que faire d’un Léon Blum, ce « clerc qui ne trahit point » ; ils ont le « goût de servir », et « ils veulent servir à l’abri d’un ordre clair et fort ».

Le modèle totalitaire

Aux cotes des « équipes d’action » fonctionnent les « équipes techniques », dont la fonction essentielle « est de pénétrer l’État au Heu d’essayer de le renverser ». Pour que le parti puisse s’infiltrer dans l’appareil gouvernemental, il lui faut des renseignements, il lui faut des hommes capables de mettre en marche l’économie dirigée. Il lui faut former des cadres économiques et techniques nouveaux : les équipes techniques constituent une sorte d’école du pouvoir, mais d’un pouvoir rajeuni, revigoré et réformé.

Dans l’élaboration de ce socialisme national et autoritaire, un rôle de toute première importance est rempli par le planisme. En effet, l’idée planiste, telle que l’élaborent Henri de Man puis Marcel Déat, ne fait rien de moins que terminer, en termes concrets, l’œuvre de démolition du marxisme entreprise dans les ouvrages théoriques des deux leaders socialistes. Pour les planistes, la grande affaire n’est plus désormais « comment changer la société », mais « comment assurer l’autorité de l’État sur l’économie ». En d’autres termes, il ne s’agit plus d’une marche vers un nouveau type de rapports entre les hommes, mais d’empêcher les monopoles bancaires de mettre en tutelle l’ensemble de la vie économique. Henri de Man et Marcel Déat préconisent alors un système d’économie mixte, système intermédiaire entre le capitalisme et le socialisme. La notion de « système intermédiaire » sera une des idées-clés du néo-socialisme. Elle jouera un rôle essentiel dans le glissement vers le fascisme.

Rapidement, il s’avère que l’abandon de la lutte contre le capitalisme a pour corollaire deux autres conclusions importantes. D’abord les planistes accentuent leur formule de « l’État fort » qui sache parler au nom de « l’intérêt général » et qui « ait le souci de la nation » : ils proclament bien haut la nécessité d’une révision du régime parlementaire, d’une adaptation des structures du pouvoir et d’une réforme de l’État dans un sens autoritaire […]

En second lieu, le planisme réhabilite le corporatisme et le reprend à son propre compte. Henri de Man insiste sur « l’analogie entre le corporatisme médiéval et le syndicalisme moderne ». L’auteur belge essaie de démontrer que le plus grand ennemi du capitalisme fut sous l’Ancien Régime le corporatisme. Un corporatisme qui n’a jamais cessé de représenter les intérêts de classe et qui agissait alors précisément comme le mouvement syndical contemporain, – un corporatisme dont l’un des soucis principaux fut d’empêcher le régime capitaliste de se développer. Finalement, le leader socialiste reprend l’idée qu’avaient défendue, depuis le début du siècle, René de la Tour du Pin* et la tendance sociale de l’Action française : la Révolution française, en se réclamant de l’anticorporatisme, visait à rendre impossible toute organisation ouvrière autonome. C’est donc contre cette révolution bourgeoise et libérale, symbole de la victoire du capitalisme, que s’affirme le corporatisme.

Comment le fascisme vient aux antifascistes

Dans un contexte de révolte contre le marxisme et le libéralisme, mais non contre la propriété privée, le courant planiste contribue puissamment à forger un socialisme autoritaire, antiparlementaire, un socialisme pour la nation dans son ensemble, au-delà des classes sociales divergentes et des intérêts opposés. Le planiste ne préconise pas seulement une économie dirigée et rationalisée, il n’annonce pas un renouvellement de la pensée socialiste : il prépare, il est déjà, un socialisme national. Que des socialistes de bonne foi ne l’aient pas compris dès le début ne change rien à l’affaire. Que des hommes comme André Philip*, Léon Jouhaux* ou le jeune Hugh Gaitskell* (qui, trente ans plus tard sera à la tête du parti travailliste britannique) aient alors travaillé avec des futurs nazis, des collaborateurs notoires comme Marcel Déat, Paul Marion ou des Vichyssois comme René Belin*, Georges Lefranc*, Alfred Fabre-Luce*, y change encore moins. Ce qui compte, c’est que le planisme, en dépit du fait qu’il n’est jamais parvenu à conquérir ni la SFIO ni l’ensemble de la CGT, joue un rôle de taille dans le long processus d’imprégnation fasciste et de destruction progressive du socialisme et de la démocratie dans la France des années trente.

La répudiation du marxisme par les planistes, tous les planistes venus de la gauche, n’est pas seulement la répudiation d’un passé commun à tous les socialistes, mais aussi le refus d’un certain avenir. Le planisme n’est pas un refus du principe de l’exploitation : il ne veut pas s’attaquer à une société vouée à la recherche du profit. Le planisme ne veut pas construire une autre société : il accepte les principes fondamentaux qui régissent l’ordre bourgeois existant. Il n’envisage, en fait, que le transfert d’une partie, plus ou moins importante, du pouvoir économique vers l’État.

D’autre part, le planisme « néo » se trouve toujours associé au corporatisme et il lance une réforme de l’État dans un sens franchement autoritaire, antiparlementaire, dénigrant toute forme d’internationalisme, liée à un profond mépris du « matérialisme » et qui ne pouvait que contribuer à l’imprégnation fasciste. Car, dans le planisme, l’essentiel n’est pas la rationalisation de l’économie nationale, mais bien l’embrigadement de toutes les classes sociales dans le cadre d’un État fort, libéré des entraves de la démocratie. Le planisme exprime la supériorité du politique sur l’économique, de la volonté et de l’énergie sur la matière. Ce n’est pas l’effet du hasard si aussi bien Henri de Man que Marcel Déat remplacent l’explication matérialiste de l’histoire par une explication psychologique et volontariste. Pour des hommes possédant une connaissance sans faille de la théorie, il ne s’agit pas de corriger les excès du marxisme vulgaire, mais bien de substituer, au marxisme tout court, un nouveau cadre conceptuel.

Finalement, il convient de mettre en évidence encore un autre élément de ce glissement vers le fascisme de toute une école de pensée du socialisme francophone. Le néosocialisme a bien pour objectif de constituer une solution de rechange au fascisme. En gagnant les classes moyennes et en les soudant au prolétariat, le néo-socialisme soustrait au fascisme ses assises sociologiques. En jetant les bases d’un « nouveau socialisme », il l’attaque au niveau doctrinal et se propose comme solution de rechange idéologique. Seulement, à vouloir battre le fascisme par ses propres moyens et sur son propre terrain, « le nouveau socialisme » en vient, par la logique de la situation et des impératifs du combat politique, à ressembler au fascisme. En cherchant à prendre le fascisme de vitesse, les révoltés du socialisme français en viennent à formuler eux-mêmes un ensemble d’idées qui, très rapidement, se développent en idéologie fasciste. C’est pourquoi, dix ans plus tard, dans Paris occupé, on ne trouvera guère d’idées chez le « chef » du Rassemblement national populaire qui n’aient été jadis clairement exprimées par le secrétaire général du parti socialiste de France.

Author: Redaction