La situation du Haut Karabagh, enclave arménienne sur le territoire de l’Azerbaïdjan n’intéresse pas beaucoup la France dite d’en haut (politique, médiatique, institutionnelle). Le journal suisse le Temps a récemment parlé du massacre qui vient de s’y dérouler:
« Du 27 septembre au 9 novembre, les forces azéro-turques ont engagé des mercenaires djihadistes syriens, bombardé systématiquement les villes et les zones civiles avec des bombes à fragmentation et à sous-munitions, incendié les forêts avec des bombes à phosphore, décapité des prisonniers de guerre arméniens. Il n’y a aucun doute sur le projet de Bakou: détruire le Karabagh pour dissuader les Arméniens d’y retourner et écraser toute résistance. Le président azéri Aliyev avait déclaré à plusieurs reprises qu’il était prêt à un cessez-le-feu à condition que les Arméniens cessent le combat et se laissent donc envahir. Trois accords de cessez-le-feu ont été signés, tous les trois ont été violés par la partie azérie immédiatement après leur entrée en vigueur. La dernière déclaration, imposée par Poutine le 9 novembre 2020, a mis en place un cessez-le-feu à des conditions défavorables pour l’Arménie et en passant sous silence les questions relatives au statut futur du Haut-Karabagh. »
Ce qui est décrit ci-dessus ressemble à s’y méprendre à une opération d’asservissement et d’épuration ethnique, à quelques milliers de kilomètres de Paris. Alors pourquoi ce quasi silence, cette indifférence coupable ? En 1999, les puissances occidentales avaient fait la guerre à la Serbie ravagée par les bombardements, pour des exactions commises contre les Kosovars. Alors pourquoi, cette fois-ci, ce quasi silence, cette indifférence générale ?Parce que le monde occidental, corrompu par la bêtise de masse, le virus des virus, obnubilé par ses problèmes de santé et ses tourments électoraux, n’est plus capable de lever la tête. Parce que les Arméniens sont majoritairement de religion chrétienne et l’occident bien pensant, avec ses élites dirigeantes ou influentes, dominé par la haine de soi et l’obsession de la repentance, préfère toujours baisser les yeux quand des chrétiens sont massacrés par des islamistes et autres djihadistes guidés par un dictateur conquérant. Lors du génocide des chrétiens d’Orient par Daesh 2014-2017, quelques voix s’étaient tout de même élevées. Cette fois-ci, rien du tout, néant, silence total. Encore une immense lâcheté, digne de Munich 30 septembre 1938, signe patent de l’effondrement moral, politique, stratégique du monde occidental, un effondrement qui n’en est qu’à son commencement. Cette lâcheté, nourrie d’abrutissement, se paiera un jour très cher.
Maxime TANDONNET