Haro sur l’Empereur ou la mémoire détournée

La tonalité générale que prend la célébration du bicentenaire de la mort de Napoléon est symptomatique de l’abrutissement de l’époque. Par exemple: « Napoléon a agi comme il l’a fait en toutes choses : sans affect, et sans morale. La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (FME), en cette année du 200e anniversaire de sa mort, a publié vendredi une note sur le rétablissement de l’esclavage par Napoléon. C’était en 1802. Le futur Empereur – il n’était alors que Premier Consul – avait rétabli sans état d’âme l’esclavage aboli par la Révolution. Il avait même laissé s’instaurer un régime colonial plus ségrégationniste que sous la monarchie. Jean-Marc Ayrault, ex-Premier ministre et président de la FME, explique : Cette décision n’est pas un ‘accident de parcours’ mais s’inscrit dans sa pratique du pouvoir et dans son ambition impériale. » Les chercheurs, la presse et les médias dans leur majorité, détournent l’histoire en présentant Napoléon comme à titre principal, le chantre de l’esclavagisme. Ils la réécrivent à la seule lumière des valeurs dominantes d’aujourd’hui. Mais ce faisant, ils bannissent la vérité sur l’histoire de Napoléon et son influence monumentale sur le monde contemporain. La question n’est pas de l’aimer ou de ne pas l’aimer, de défendre ou de critiquer son héritage, mais de respecter la vérité historique en abordant le personnage et son époque dans toute leur ampleur et pas seulement un aspect qui recouvrirait tout le reste. Dans l’attitude dominante, à la fois anachronique et politiquement correcte, il faut voir à la fois un résultat de l’abêtissement général et une expression de la haine de soi. Mais donnons plutôt la parole à M. Thierry Lentz dans le Figaro Vox, qui le dit infiniment mieux que nous ne saurions le faire :

« Je note une fois de plus que le bicentenaire est l’occasion de malmener Napoléon en lui accolant n’importe quel adjectif pourvu qu’il soit péjoratif. Pour ne pas effrayer nos contemporains l’exposition «Napoléon» de la Grande Halle de La Villette a prévu des focus sur les «questions qui fâchent», celui concernant la malheureuse décision de 1802 a même été réalisé sous le patronage de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage. Quoi qu’il en soit, on est un peu déconcerté de constater que beaucoup trop d’intervenants dans ce débat ne se soucient guère d’expliquer, leur but est simplement de s’attaquer à ce qui fait ce que nous sommes, de remplacer une connaissance minimale de l’histoire par leurs slogans.« 

MT

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Author: Redaction