Fragments de réflexion sur un discours

Le grand discours présenté hier par le chef de l’Etat aux Mureaux, consacré au « séparatisme islamiste », mériterait d’être complété par les quelques modestes fragments de réflexion suivants:

  • Les islamistes radicaux, frères musulmans ou autres adeptes de daesh et al qaïda, que vise apparemment le discours, ne sont pas forcément dans une logique séparatiste – fonder une société à part – mais plutôt de conquête et d’asservissement de la société dans son ensemble.
  • Le sujet de la maîtrise des frontières et des migrations demeure le tabou absolu qu’ignore tout discours officiel par terreur d’être taxé de « lepéniste » (c’est à cela que sert le « lepénisme »). De fait, un pays ravagé par le chômage (au moins 4 à 6 millions de personnes) et la pauvreté (9 millions de personnes), la désespérance de toute une jeunesse laissée sur le carreau, peut-il se permettre de recevoir chaque année au moins 250 000 migrants « nouveaux titres de séjour » et 140 000 demandeurs d’asile (chiffre ministère de l’Intérieur 2019), sans favoriser l’exclusion, la ghettoïsation, le malheur, le désespoir puis, en conséquence, la révolte et le naufrage dans le fanatisme?
  • La destruction de l’idée de nation et de patriotisme est au cœur du désastre. Jusqu’à 1945, la passion de la France, l’amour de la patrie jusqu’à la possibilité du sacrifice suprême, transcendait les clivages de religion notamment. Français chrétiens, Français juifs, Français musulmans, communiaient dans l’engagement patriotique. Ils étaient Français avant tout: voir les tombes mélangées dans les immenses cimetières de la Somme et de la Champagne. C’est la mort de l’idée nationale et de la passion de la France qui ouvre la voie, la nature ayant horreur du vide, au fanatisme islamiste. Accuser la France et son histoire universaliste (coloniale) de « crime contre l’humanité », pour propager la haine de la France, est une parole complice des idéologues islamistes.
  •  La crétinisation de masse aussi. L’islamisme est le fruit de l’effondrement de l’école, de la culture et de l’intelligence, de l’échec scolaire. Des jeunes Français, y compris musulmans bien évidemment, auxquels on aura su enseigner et faire apprécier le génie de Molière, de Chateaubriand, et de  Péguy, le charme de la musique de Ravel et de Sati, a peu de chance d’être tenté par l’idéologie islamiste. Le désastre de l’école, la « désinstruction nationale » en cours est l’une de des causes fondamentales de la montée de l’islamisme en France.
  • La violence, la délinquance, la généralisation des agressions, du trafic de drogue, le chaos général qui gagne la société française en est aussi une des causes essentielles: l’allégeance de jeunes gens à l’imam du quartier est aussi une réaction contre le climat apocalyptique qui règne dans ce pays. A cela s’ajoute le spectacle délétère qu’offre la « France d’en haut »: corruption, copinage, clanisme, mépris (les sans dents, les Gaulois réfractaires, etc.), tout ce climat de désordre favorise le dégoût et en réaction, l’idéologie islamiste.
  • Le « séparatisme » (même si nous l’avons dit, le mot n’est pas le plus adapté) n’est pas seulement islamique mais touche de multiples segments de la vie sociale et médiatico-politique): féministes hystériques qui tiennent en toute impunité un discours « d’élimination physique » ou d’anéantissement des hommes, ou pseudo intellectuels qui aux heures de grandes écoutes sur les grandes chaînes de radios nationales veulent interdire l’accès à la parole aux intellectuels ou politique de l’autre bord, ainsi tenant ouvertement un discours fascisant  ou soviétisant. En somme la faiblesse, l’impuissance de l’Etat, qu’aucun discours ne parvient vraiment à dissimuler, est à l’origine du champ de ruines sur lequel prolifère l’idéologie islamiste.
  • Enfin, qu’est-ce aujourd’hui qu’un discours, même élyséen? Quand la parole politique abonde jour après jours, teintée de provocation, de volte-face, d’incohérences et de polémique, destinée à faire hurler, devient logorrhée, ruisselle partout, de jour en jour, et devient systématiquement un leurre pour masquer le réel et grapiller des points dans les sondages en vue d’une prochaine élection, qui peut encore y croire et lui faire confiance?

Maxime TANDONNET

Author: Redaction