Le débat sur l’utilisation de l’article 49-3 est une fois de plus l’arbre qui cache la forêt ou un chiffon rouge pour attirer les regards et les détourner de l’essentiel. Le budget de la France est irresponsable. Il se caractérise par un déficit budgétaire de 5% du PIB soit environ 158 milliards € non couverts par des recettes. Connaissez vous une famille, une collectivité, une entreprise qui peut survivre à une telle irresponsabilité dans la gestion de ses finances? Des dépenses durablement beaucoup plus élevées que les recettes conduisent inéluctablement à la faillite. Elles se traduisent par un endettement croissant: 112% du PIB. Cela signifie que la charge de la dette pèse chaque année un peu plus lourd dans le budget de l’Etat et qu’il faut emprunter encore davantage pour la financer au détriment des priorités sachant que l’essentiel de la charge des remboursements pèsera sur les futures générations. Depuis 1980, 43 ans, aucun budget de l’Etat n’a jamais été voté en équilibre. Il n’existe pas pire signe de chaos et de mauvais gouvernement que cette gestion désastreuse qui s’accompagne aussi de l’effondrement des services publics scolaires, sanitaires, sociaux, sécuritaires. Mais le plus dramatique c’est que cette gestion désastreuse est banalisée, acceptée, même plébiscitée par quasiment toute la classe politique: les amendements des oppositions visaient, ni plus ni moins, à aggraver encore les déficits. La dénonciation de la gabegie est absente du débat. Triomphe de la démagogie et de l’irresponsabilité. Jadis, une mauvaise gestion financière se traduisait par la sanction d’une dégringolade de la monnaie nationale. Cette sanction a disparu. Du c’est gratuit, c’est l’Etat qui paye, au quoi qu’il en coûte, les politiciens ont désormais le champ libre pour ruiner le pays.
MT