Et maintenant?

imagesLe Monde du 29 octobre : En ce mois d’octobre 2013, François Hollande chute de 6 points, à 26 % de bonnes opinions (contre 73 % de mauvaises) franchissant ce seuil mythique des 30 % et pulvérisant par la même occasion le record historique d’impopularité pour un président de la République selon BVA, lundi 28 octobre dont le baromètre a été lancé il y a plus de trente ans. » Et maintenant, que va-t-il se passer ? Après 18 mois seulement, le pouvoir, discrédité, est privé de tout moyen d’agir et de décider comme le montre son recul sur l’éco-taxe. Comment imaginer, dans ces conditions, les 3 ans 1/3 qu’il lui reste à accomplir dans une France à bout de nerf? Le président semble privé d’issue politique. Sa priorité est de tenir ainsi jusqu’aux élections municipales et européennes, mais ensuite ? Conserver J.M. Ayrault qui partage son impopularité paraît inconcevable. M. Valls est la solution naturelle mais il est malaimé d’une majorité du PS. Les autres membres du gouvernement sont particulièrement controversés ou inexistants. Jamais dans l’histoire de la Vème République, un gouvernement ne s’est trouvé après seulement un an et demi comme naviguant à vue, au jour le jour et dans une telle impasse. Il est l’otage d’une contradiction fondamentale entre son essence sociale-démocrate et sa  base militante gauchiste. L’équipe actuelle, il ne faut pas l’oublier, est le fruit d’une épouvantable affaire qui a traumatisé la France entière: celle du Sofitel de New York. Jusqu’alors, souvenons-nous, nul n’imaginait un instant que DSK pût ne pas être le futur chef de l’Etat. Fille d’un immense scandale, d’un accident de l’histoire, cette équipe n’a jamais su gagner la confiance. Nous regardons toujours l’actualité avec le regard droit, dans une optique de continuité. La cassure, l’événement, la crise, sont inconcevables avant leur survenance. Pourtant, toutes les conditions d’une fracture politique sont aujourd’hui réunies. Le pouvoir en place n’en a probablement aucune conscience. Sa position est d’une extrême fragilité. A la première secousse grave, en 2014, il est vraisemblable que le chef de l’Etat, sauf à risquer une guerre civile, n’aura pas d’autre recours que de dissoudre l’Assemblée nationale et d’appeler une autre majorité au pouvoir. L’alternance est peut-être beaucoup plus proche que nous ne l’imaginons.

Maxime TANDONNET


Lire la suite sur le blog perso de Maxime Tandonnet ...

Author: Redaction