Emission Répliques d’Alain Finkielkraut sur France Culture, avec Franz Olivier Giesbert, le 19/11/2022 au sujet des années 1970

« On avait l’impression que l’avenir était ouvert, qu’on pouvait presque changer le monde »(F-O Giesbert)

« Lorsqu’on pose la question comme ça, évidemment on a envie de dire « Ben non, c’était pas mieux avant », mais oui, c’était quand même mieux avant, au moins sur un point qui est très important : on avait l’impression que l’avenir était ouvert, qu’on pouvait encore faire plein de choses, qu’on pouvait presque changer le monde, le monde nous appartenait. Il y a un chiffre très simple qui explique tout ; le niveau de vie en 1975 après le premier choc pétrolier en France était le cinquième au monde ; il y a un an ou deux, il était tombé au vingt-sixième rang, vous voyez un peu cette dégringolade. Ca explique beaucoup de choses dont ce sentiment de déclin que vivent beaucoup de Français dans leur chair. Evidemment, le niveau de vie a augmenté, il a augmenté partout dans le monde, mais on a augmenté moins vite. Dans le monde on n’a plus la place qu’on avait, on est sur une pente descendante, et cela va en s’accélérant. » Franz-Olivier Giesbert ,

« Il y a aussi autre chose : c’était cette espèce de foisonnement culturel qui était encore présent et fascinant. Dans le monde, on regardait la France. Aujourd’hui, le capital culturel dans le monde c’est plutôt New-York, Londres, Berlin. Mais je ne dis pas que la France ne reviendra pas, je ne suis pas décliniste, il faut juste identifier les problèmes, les régler. » Franz-Olivier Giesbert

« La baisse du niveau scolaire aujourd’hui n’est pas un fantasme » (M. Tandonnet)

« Je pense qu’on était plus libres, je pense à Coluche, Thierry Le Luron, cet humour qui existait à l’époque a quasiment disparu aujourd’hui et serait considéré comme intolérable voire interdit. Je crois aussi que la baisse des écoliers est évidente. On avait une instruction dans les collèges, les lycées, la baisse du niveau scolaire n’est pas un fantasme. Un lycéen moyen des années 70 avait entendu parler de Napoléon, il connaissait Voltaire, Montesquieu, il avait une base, une curiosité intellectuelle. Il y a ce déclin économique bien sûr, mais le déclin intellectuel est plus grave encore, et la baisse du niveau scolaire est devenue dramatique. Quand on regarde le déclin de l’enseignement du français, c’est incroyable, la baisse du nombre d’heures enseignées en collèges et lycées vient aussi de là, on n’enseigne plus ce qu’on nous enseignait et que nous adorions. Le déclin de l’Education nationale vient aussi de là (…) »  Maxime Tandonnet.

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Author: Redaction