Effondrement des vocations, effondrement intellectuel

« Les résultats d’admissibilité des concours de professeurs sont annoncés jusqu’en juin, selon la discipline. Le nombre d’admissibles est pour l’instant très bas pour cette session 2022 notamment en maths et en allemand. Ils sont ainsi 816 admissibles pour le Capes de mathématiques… sur 1.035 postes à pourvoir. A titre de comparaison, 1.702 candidats ont été admissibles pour 1.167 postes en 2021. Une situation similaire au Capes d’allemand, avec seulement 83 admissibles pour 215 postes ouverts cette année, contre 179 admissibles en 2021. Un vivier qui sera encore réduit à l’admission. Cette situation alerte les enseignants. Au CRPE (concours de recrutement des professeurs des écoles), la dynamique est la même. « Les premiers chiffres font craindre le pire : des académies qui chaque année pourvoient tous les postes offerts pourraient effectivement ne pas faire le plein. La chute importante du nombre de candidats présents fait baisser fortement le taux d’admissibilité. Ainsi, à Montpellier, le nombre d’admissibles par poste offert au concours externe n’est que de 1,53. A Grenoble, il est de 1,22 et pour l’académie de Dijon, ce chiffre tombe à 1,15″, s’inquiète le SNUIPP-FSU dans un communiqué.« 

L’effondrement vertigineux des vocations à l’enseignement est peut-être l’une des pires catastrophes qu’un pays puisse connaître sur le long terme. La courroie de transmission du savoir et de l’intelligence est rompue. Ce n’est pas seulement (pas seulement) une affaire de salaire. Même si les professeurs sont moins bien rémunérés que dans certains autres pays européens, leur rémunération est calquée sur la catégorie A de la fonction publique alors que d’autres métiers de la FP continuent d’attirer massivement les candidats (concours des IRA ou de la police). Ce sont les conditions épouvantables d’exercice de leur métier qui dissuadent les vocations: indiscipline en classe, violence, tyrannie des parents d’élèves, mépris envers le plus beau métier du monde. La politique exécrable de nivellement par le bas dont tous les gouvernements sont coupables, notamment le dernier avec la suppression des séries au lycée et la neutralisation à peu près complète du bac, est au cœur du malaise. Les professeurs ont le sentiment que leur métier consiste moins à transmettre le savoir et l’intelligence qu’à jouer les travailleurs sociaux ou les agents de police. Le pire est la dérive idéologique de l’éducation nationale quand l’école devient un outil de lavage des cerveaux plutôt que de transmission de la connaissance chargé d’inculquer aux écoliers et collégiens le wokisme, la théorie du genre, l’écriture inclusive ou l’indigénisme. S’il est un signe d’effondrement évident de la France – sur le long terme bien entendu – il est bien là, évident, incontestable.

MT

Author: Redaction