Cette nuit, nous sommes intervenus militairement en Syrie, au nom d’un motif légitime (ou supposé tel), à savoir arrêter les massacres du régime syrien, et ainsi tué un système légal, c’est à dire le système des Nations Unies.
Nous nous sommes affranchis totalement, pour la première fois de notre histoire, du chapitre VII qui permet au seul Conseil de sécurité de procéder à de telles frappes. Nous avons violé le droit.
Lors de la guerre d’Irak, la France avait pris une position inverse à celle des Américains. Au Kosovo en 1999, l’ONU avait sauvé les apparences en donnant son aval après. Là, elle s’y était clairement opposée…
Les défenseurs du droit d’ingérence se féliciteront. Mais demain, lorsque la Russie ou la Chine frapperont à leur guise les cibles qu’elles auront désignées (souvenez vous de l’Ukraine), nous n’aurons aucun droit de véto comme outil pour nous y opposer, seulement la force. C’est ainsi que la Première guerre mondiale a débuté, par un affrontement périphérique qui a terminé en guerre généralisée.
Les médias n’ont aucune analyse critique, c’est atterrant.
Julien AUBERT