Le pays est gravement malade, sinon agonisant: la violence barbare et sanguinaire se répand; son niveau scolaire et intellectuel s’écroule à vue d’oeil à l’image d’un bac à 95% de reçus; son économie est en plein marasme, avec les millions de nouveaux chômeurs, sa jeunesse condamnée à l’exclusion; la pauvreté explose; sa justice est devenue l’otage des idéologies et instrumentalisée aux fins des plus sordides manipulations politiciennes; ses partis extrémistes et démagogiques, de droite comme de gauche, sont florissants et le peuple se détourne massivement des urnes. Parler de démocratie est désormais grotesque tant celle-ci est outragée, avec son parlement marginalisée, ses collectivités territoriales affaiblies, son peuple méprisé. Partout pareil? Non, au vue du nombre de morts du covid 19, et de l’apocalypse économique: la France est parmi les pays les plus touchés par l’effondrement, en particulier par rapport à l’Allemagne. Ce désastre n’est pas venu tout seul. Il est le fruit d’une politique. Il résulte de la honteuse dérive autocratique d’un Etat qui depuis trop longtemps, sublime le culte d’un gourou national au détriment de l’action en faveur du bien commun. Et pourtant, dans ce contexte apocalyptique, croyez vous qu’une remise en question profonde serait à l’ordre du jour? Non, c’est exactement le contraire: la fuite en avant dans le cynisme, l’aveuglement, la mégalomanie. Les magouilles politiciennes battent leur plein, à un point qu’on aurait jamais oser imaginer: récupérations sordides, manipulations, opportunisme triomphant, et arrogant, de la pire espèce. Dans ce climat d’inversion des valeurs, la trahison n’est pas seulement banalisée, elle est reconnue, valorisée, traitée comme une vertu. Et partout, la complaisance, quand ce n’est la complicité. Alors, écœurement, rage ou dégoût? Attendre que la France se réveille, mais se réveillera-t-elle?
Maxime TANDONNET