Le nouveau président du parti lepéniste est un homme de 27 ans, sans la moindre expérience d’un métier et sans diplôme universitaire ayant « préféré la politique aux études« . Il vit « en couple » avec une nièce de Mme le Pen (ex-présidente du parti). Bref il est un pur politicien, dans la plus authentique tradition du politicien clanique. Alors, évidemment, les énarques ou anciens de science po voire autres diplômés (université) qui sont au pouvoir aujourd’hui donnent au pays une image tellement arrogante, incompétente, narcissique et déconnectée, bref minable, qu’une partie de l’opinion croit trouver le salut dans l’excès inverse, à l’opposé du balancier. Mais attention: certes l’expérience montre à coup sûr qu’on peut être énarque, ou science polard, ou pourvu des plus hauts diplômes universitaires, ou des écoles de commerce ou d’ingénieur même X, et être aussi un parfait crétin, pervers, menteur et malhonnête, bref un salaud. Nous le savons. Cela est prouvé. Mais cela ne signifie en aucune façon que le contre-modèle – c’est-à-dire le pur politicien au cerveau creux, sans métier ni la moindre expérience de la vie professionnelle, issu du népotisme familial et du réseau clanique, – soit forcément la panacée. Les conditions sont remplies pour que le plateau inverse du balancier soit aussi exécrable – je n’ai pas dit pire. Et puis il faut se méfier des grandes gueules qui donnent le sentiment d’être brillantes ou convaincantes à la télévision. Rien n’est plus facile de faire illusion en martelant comme un bulldozer des éléments de langage à la télévision (compte tenu de la brièveté des réparties sur le petit écran) comme pour assommer le contradicteur. « Du mal ne sort pas forcément un bien, mais un mal encore pire peut en sortir » écrivait Montaigne. Tellement vrai…
MT