Dissoudre l’Assemblée?

panorama2En principe, la logique des institutions républicaines voudrait que le chef de l’Etat décide d’appliquer l’article 12 de la Constitution: dissoudre l’Assemblée nationale. Toutes les conditions d’une telle décision sont réunies. Nous connaissons une crise de société d’une gravité infinie. Jamais, dans l’histoire contemporaine, un prêtre n’avait ainsi été assassiné pendant sa messe. Depuis janvier 2015, quatre attentats terroristes ont entraîné la mort de plus de près de 240 personnes. La France est martyrisée, dans un état de déstabilisation qui est sans précédent peut-être depuis la guerre d’Algérie. La société française se trouve aujourd’hui traumatisée, accablée, disloquée. La colère, l’exaspération et la révolte atteignent x indescriptibles. Les responsables politiques, à travers leur masque d’autosatisfaction, d’impassibilité et leur discours formaté, semblent vivre dans un autre monde,  inconscients du drame épouvantable qui se noue en ce moment. Des vautours jubilent grassement et tournoient au-dessus de la scène d’apocalypse. La dissolution de l’Assemblée nationale est la seule issue possible à la crise actuelle.

  • Sous la menace des attentats terroristes, la France ne peut pas se permettre d’entrer aujourd’hui dans une période électorale de 9 mois, une fenêtre de vide et d’inconnu qui ouvre le champ à de nouveaux massacres.
  • La crise de confiance envers le pouvoir exécutif et l’usure du pouvoir atteignent un tel niveau historique – paralysant la vie politique et l’appareil d’Etat – que dans des circonstances aussi dramatiques, la parole doit revenir sans délai au peuple.
  • L’élection législative anticipée permettrait de remettre au premier plan le débat des idées et des projets, notamment sur la lutte contre le terrorisme; elle aurait pour effet de sortir d’une logique de « guerre des ego » entre les candidats à la présidentielle, qui mène à l’impuissance et au chaos.
  • Elle donnerait au pays la possibilité de repartir sur des bases nouvelles, sans doute une recomposition de la classe politique avec une assemblée renouvelée, un autre gouvernement, et par conséquent de prendre un nouvel élan dans la lutte contre le terrorisme et le redressement national (économie, emploi, éducation).
  • Elle rétablirait l’équilibre vital des institutions: le président de la République, élu en 2017, indépendamment de l’élection législative, redevenant alors un véritable chef de l’Etat, modèle et guide de la Nation, en charge de la politique extérieure et de défense et laissant le Premier ministre gouverner.
  • En donnant aujourd’hui la parole au peuple, elle aurait pour effet de briser la montée aux extrêmes de la vie politique française, sa fuite dans l’hystérie et les chimères, la poussée de démence mégalomane, dont la poussée extrémiste, qui ne fait que rajouter du chaos sur le chaos, n’offrant aucune issue politique, n’est que le paroxysme, une fuite dans les limbes qui entraîne depuis trop longtemps le pays vers le pire.

Dissoudre l’Assemblée dans les semaines avenir: une décision d’Etat, une décision historique. Les circonstances l’imposent. Aura-t-elle lieu? En vérité, j’en doute fortement…

Maxime TANDONNET

 

 

 

 

 

 

Author: Redaction