La dotation de l’État (110,5 millions d’euros) et les recettes propres du palais – comme les ventes de produits dérivés- (4,3 millions d’euros) ne sont pas parvenues à «couvrir les dépenses» en forte hausse à 124,2 millions d’euros soit près de 11 millions de plus qu’en 2022.
Selon le rapport publié ce lundi, cette augmentation est notamment due à « la progression des dépenses liées aux déplacements ».
Le coût moyen d’un déplacement national d’Emmanuel Macron a presque doublé depuis 2018, notamment à cause de l’inflation qui a affecté les charges des postes de transports et d’hébergements. Autre aspect faisant gonfler la note, les voyages extra-européens – les plus onéreux – du président sont en hausse. «La part des destinations extra-européennes a augmenté de 5 points depuis 2018, représentant aujourd’hui 43 % des déplacements présidentiels», note le rapport. «Au vu de l’enjeu d’équilibre du budget de la Présidence, outre un principe de stabilisation de l’agenda présidentiel le plus en amont possible, il pourrait être nécessaire de normer davantage les déplacements et, en particulier, de plafonner la taille des délégations officielles et non officielles», conseille la Cour des comptes.
Par ailleurs, la Cour souligne la progression du budget de la «direction des opérations» de l’Élysée, chargée entre autres d’organiser les réceptions et les événements de la Présidence. Ses dépenses ont augmenté de près de 45% en cours d’année et la quasi-totalité des crédits a été consommée, soit plus de 31 millions d’euros (contre 22 millions d’euros en 2022). Pour les réceptions, cette hausse des dépenses «résulte non seulement de l’accroissement de l’activité, mais aussi de l’augmentation du nombre d’invités, dans un contexte de rénovation des grandes cuisines qui a conduit à recourir plus fréquemment à des prestations de traiteur».
Effectivement, développe la Cour, «un accroissement significatif du recours aux prestations de traiteur est survenu ces dernières années. En 2023, ces prestations ont représenté un montant total de 1,3 million d’euros dont 534.000 euros pour des prestations lors de déplacements en France et à l’étranger et 372.000 euros pour les dîners d’État du premier ministre indien et du roi Charles III ». L’institution note également que le nombre d’évènements organisés par les services de la présidence dépasse désormais le niveau pré-Covid avec 171 réceptions l’an dernier contre 146 en 2019. Le nombre d’invités pour les réceptions les plus importantes est également en augmentation de 13% sur un an. Enfin, la dépense moyenne par invité est passée de 29 euros en 2022 à 35 euros en 2023.
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