Au Royaume-Uni, Boris Johnson le Premier ministre est en grande difficulté et risque une destitution. En effet, il est mis en cause (entre autres) au sujet de festivités en décembre dernier pendant que des restrictions sévères étaient imposées au pays face à l’épidémie de convid19. Les Britanniques ont raison. On ne peut certes pas exiger des responsables politiques de régler les problèmes d’un coup de baguette magique ni d’inventer des « nouveaux mondes » tous les jours. Cependant, au moins, ils ont un devoir d’exemplarité. Empoisonner la vie des gens par des mesures plus ou moins débiles prétendument efficaces contre l’épidémie pour faire croire que l’on sert à quelque chose est devenu une pratique courante des gouvernements européens. Mais alors, s’affranchir soi-même des directives morales ou des contraintes bureaucratiques que l’on inflige à la société est, de fait, totalement insupportable et inadmissible. « Faites ce que je dis et ne dites pas ce que je fais… » Chez nous, du fait notamment du climat lèche…bottes qui règne dans la France d’en haut (politico-médiatique), tout le monde a l’air de s’en foutre et les comportements les plus détestables passent dans la plus grande indifférence. D’ailleurs, le système élyséen fait que les dirigeants peuvent dire et faire à peu près n’importe quoi sans la moindre conséquence. Cela s’appelle l’irresponsabilité. Et il se trouve encore quelques esprits simples pour appeler cela démocratie. En Angleterre, c’est différent. Nul n’est irresponsable politiquement, sauf la Reine mais elle est sans pouvoir véritable. Le détenteur du pouvoir, le Premier ministre, comme ses ministres, sont sous le contrôle d’un Parlement et de leur parti politique. Ce n’est pas comme le gourou tout-puissant et intouchable de l’Elysée. En Angleterre, un Premier ministre et des ministres qui déraillent peuvent être contraints à dégager à tout moment sous la pression de la Nation et du Parlement. Il est normal, il est souhaitable, il est fondamental que les comportements ineptes des dirigeants politiques dont le premier devoir est d’être irréprochables pour donner l’exemple soient sanctionnés politiquement sans délai. Et le degré d’exigence doit être proportionnel à leur niveau de responsabilité. Voilà un mystère de notre époque: pourquoi la France a-t-elle ainsi, contrairement au RU, renoncé à être une démocratie?
MT