On aurait pu imaginer que la politique française, exécutif comme législatif, se penche sérieusement sur les sujets qui préoccupent ou font souffrir les Français: l’inflation, le chômage, l’insécurité, la pauvreté, l’effondrement du niveau scolaire et la pagaille dans les lycées, l’immigration clandestine, les urgences hospitalières, la dégradation des transports publics, le déclin des libertés et de la démocratie, etc. Mais non, depuis une semaine, l’actualité politique française se focalise sur la « constitutionnalisation de l’IVG », qui ne sert strictement à rien, puisqu’aucun parti ni aucun responsable politique ne le met en cause. L’idée, c’est juste de faire comme aux Etats-Unis. Elle est venue du parti macroniste et reprise par la Nupes. Il faut noter que toute la classe politique est d’accord, y compris le parti lepéniste – à l’exception de quelques dissidents courageux (de tous les partis). Or, on est dans la pure magouille d’une classe politique qui se protège: quand on parle de cela – qui ne sert strictement à rien – on ne parle pas d’autre chose, des souffrances du pays et des scandales politico-financiers (MacKinsey par ex). L’opération devait servir de piège à surmulot: si tu ne marches pas au pas dans le grand consensus du bien, tu es un réac anti IVG, antiféministe, bref une sorte d’infame gaulois réfractaire et tu entres dans le camp du mal, avec les GJ, les anti passe sanitaires, les non-vaccinés ou les anti-éoliennes, ceux là même qui roulent au diésel et qui fument des clopes. Alors, l’immense majorité de grands lâches, incluant les partis extrêmes, de droite comme de gauche, accepte de marcher au pas. Il faudrait qu’un jour, quelqu’un ait le courage de rappeler l’essentiel: une Constitution sert à définir l’organisation des pouvoirs publics et les fondements juridiques de la communauté nationale. Elle n’est pas le réceptacle des délires quotidiens d’une classe politique déconnectée et en mal d’esbroufe.
MT