« Dans l’imagination comme dans le calcul, la force de l’inconnu est incommensurable » affirmait Napoléon (A Sainte Hélène, Las Casas). Le spectacle que donne le parti au pouvoir mobilise l’attention des médias fascinés. Les petites phrases fusent : « Je prends les coups mais j’aime aussi en donner ». C’est beau comme un message historique. On nous annonce « un véritable gouvernement économique européen ». Chic ! Depuis 30 ans qu’on en parle, le gouvernement économique européen va enfin nous aider à sortir de la crise. Celui-ci, notons bien, heureusement, sera véritable. Une « peine probatoire » va être créée pour sortir certains condamnés des prisons et ainsi résoudre les problèmes de délinquance et d’insécurité ! Et puis, allons-y bonne gens, on cogne à tout va sur le FN pour bien le mettre en valeur et le faire grimper dans les sondages. Des fois qu’il pourrait s’imposer comme l’unique parti d’opposition et assurer ainsi la réélection des socialistes en 2017 ! Une vieille tactique à quoi se résume de plus en plus le PS. Cela ne se fera jamais car les Français sont un peuple intelligent. Nous aimerions avoir un parti de sensibilité progressiste, responsable et patriote, comme les travaillistes de Blair ou le SPD de Schröder. Mais voilà, nous avons le PS… Au même moment, des évènements d’une ampleur phénoménale se produisent au Proche et Moyen-Orient. Un monde est en train d’exploser, de se décomposer, un peu comme l’Empire Ottoman il y a plus de 100 ans, dont la désintégration fut l’une des causes directes de la première guerre mondiale. Au premier semestre de 1914, les journaux, l’opinion, s’intéressaient à des faits divers comme l’affaire Caillaux (l’épouse d’un ministre qui assassine le directeur du Figaro, pour avoir diffamé son mari, avant d’être acquittée…) sans que personne ne se doute de l’abîme qui allait s’ouvrir dans l’univers. En ce moment, les grandes puissances sont à couteau tiré. Que va-t-il en sortir ? L’histoire ne se répète jamais, en tout cas sous les mêmes formes. Rien n’est jamais écrit d’avance. Pourtant, penser que nous sommes peut-être, on ne sait jamais, à la veille d’une déflagration majeure, cent ans après, devrait nous ramener à plus de sagesse et de sens des responsabilité.
Maxime TANDONNET