Conférence de presse « Bilan canicule » : discours de Marisol TOURAINE


Mesdames, Messieurs,

Je souhaite revenir avec vous sur l’épisode de canicule qu’a connu notre pays au début du mois de juillet, au moment où une partie de la France connaît un nouvel épisode de forte chaleur.

Avant de revenir sur cet épisode je tiens à remercier, à nouveau, celles et ceux qui ont été engagés en première ligne. Je pense évidemment aux professionnels de santé, à l’hôpital, en ville, ou dans les établissements médico-sociaux. Leur mobilisation sans faille, leur dévouement, leur professionnalisme, sont un élément indispensable de confiance pour nos concitoyens.

Plus largement, c’est l’engagement de toute la société qui doit être salué : le tissu associatif et les collectivités locales qui se sont fortement impliqués ; les administrations et les agences – notamment l’InVS et l’INPES – qui se sont mobilisées très en amont. Et, à travers vous, l’ensemble des medias, qui ont diffusé très largement les recommandations sanitaires à nos concitoyens.

Je veux rendre un hommage particulier au Directeur général de la Santé, Benoit VALLET, qui ne peut être parmi nous en raison d’un deuil personnel.

La canicule de 2003 a constitué un traumatisme collectif. Elle reste dans toutes les mémoires. A chaque vague de chaleur revient la crainte, chez nos concitoyens, de revivre un tel drame. Je veux donc dresser un bilan complet, transparent.

Ce bilan, il s’apprécie à l’aune de deux grands critères : la capacité de notre système de santé à faire face à des sollicitations accrues, et l’impact sanitaire de la canicule, notamment en matière de surmortalité. Une semaine après cet épisode, nous pouvons confirmer que notre pays a su faire face à cet épisode, et contenir très fortement son impact sanitaire.

I- La vague de chaleur qu’a connue la France a été particulière à plusieurs titres.

Par son caractère précoce, d’abord.Elle a débuté le 29 juin et s’est achevée le 8 juillet dernier. Les épisodes caniculaires sont rares à cette période de l’année, alors que des enfants sont encore scolarisés et que la plupart des Français travaillent. Cela nécessitait d’être pris en compte dans nos actions de prévention et d’anticipation.

Particulier, cet épisode l’a aussi été par l’intensité de certains pics de température. La vague de chaleur a débuté dans l’ouest de la France, puis a gagné l’Ile-de-France et le Nord avant d’atteindre le Centre et l’Est à partir du 2 juillet. Des records absolus de températures, autour de 40°, ont été enregistrés sur cette période. Les régions Lorraine, Alsace, Bourgogne et Rhône-Alpes ont été plus particulièrement exposées.II- Face à cet épisode, l’ensemble des pouvoirs publics se sont mobilisés très tôt.

Dès le 25 juin, des messages d’alerte ont été adressés aux Agences régionales de santé (ARS) et à l’ensemble des acteurs institutionnels du système de santé. Le 29 juin, j’ai activé la cellule de crise du ministère de la santé. Des mesures de gestion et d’information ont été prises quotidiennement pour mettre en alerte les établissements de santé et médico-sociaux.

La plateforme téléphonique nationale d’information sur la canicule a été activée. Elle a traité près de 2 500 appels, ce qui montre bien l’utilité de ce dispositif qui répond aux interrogations de nos concitoyens et leur délivre les messages de prévention.

Tous nos dispositifs étaient donc prêts au moment où l’épisode a commencé. Nous étions en mesure de réagir à chaque instant, en fonction de l’évolution de la situation.

Avec Laurence ROSSIGNOL et Ségolène NEUVILLE, nous avons tenu à nous déplacer sur le terrain à de nombreuses reprises pour relayer les messages de prévention. Dans les crèches, les maisons de retraite, les établissements pour personnes handicapées, et au cours des maraudes sociales, nous nous sommes adressées aux personnes fragiles. Plus largement, c’est bien l’ensemble de la population qui a pu être sensibilisé.

A l’occasion du premier week-end de départ en vacances, j’ai tenu une réunion exceptionnelle du Comité de suivi et d’évaluation du Plan canicule. J’ai pu m’assurer que toutes les mesures nécessaires étaient prises dans la perspective de ces départs, notamment en direction des automobilistes.

Cette mobilisation en amont et ce suivi permanent ont porté leurs fruits.

III- Notre système de santé, très fortement sollicité, a fait face dans de bonnes conditions et l’impact sanitaire est limité.

1- S’agissant des urgences et des consultations SOS Médecins, nous avons relevé une forte augmentation des consultations pour des pathologies liées à la chaleur. Tous les patients ont pu être traités.

– Les appels au SAMU, d’abord, on connu une hausse importante. La progression de l’activité globale des SAMU-centres 15 dans les départements en vigilance « orange » a été de l’ordre de 30 à 40% en moyenne.

Les consultations SOS Médecins en lien avec la chaleur ont été dix fois plus nombreuses qu’habituellement : 1464 consultations ont été dénombrées. Toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les enfants de moins de 15 ans.

Les passages aux urgences en lien avec la chaleur ont, quant à eux, été trois fois plus nombreux que la moyenne habituellement observée à cette période de l’année, avec 3 577 passages. Là aussi, toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les plus de 75 ans.

56% des personnes passées par les urgences en lien avec la chaleur – soit après une consultation, soit en y ayant été amenées à la suite d’une intervention du centre 15 – ont été hospitalisées. Ces hospitalisations liées à la chaleur ont atteint 76% chez les plus de 75 ans. Ces chiffres témoignent de l’impact réel de la chaleur sur la santé de nos concitoyens et de la tension qui peut être induite pour notre système de santé.

J’avais pris, en amont, la décision de maintenir ouvertes toutes les capacités de prise en charge en médecine dans les hôpitaux. Le début des vacances aurait dû amener les établissements à diminuer leur capacité. Cette décision a donc permis d’éviter tout engorgement dans les services d’urgence et d’orienter, en temps réel, les patients nécessitant une hospitalisation.

Je veux saluer l’engagement des hôpitaux et de leurs personnels. Ils ont su mettre en place un suivi et une adaptation permanente qui ont permis de répondre efficacement aux nombreuses sollicitations.

2- S’agissant de l’impact sanitaire de la canicule, maintenant. Les données transmises par l’InVS confirment une surmortalité limitée.

Tout épisode de canicule s’accompagne nécessairement d’une surmortalité. L’enjeu est de tout faire pour que celle-ci soit la plus contenue possible. Concrètement, il s’agit du nombre de décès supplémentaires par rapport à la moyenne observée à la même période de l’année. En 2003, la surmortalité constatée avait été de 15 000 décès, soit 55% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne (hors épisode caniculaire). En 2006, 2 100 décès avaient été constatés, soit 9% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne. S’agissant de l’épisode que nous venons de connaître pour la semaine du 29 juin au 5 juillet, la surmortalité a été plus limitée encore : 700 décès ont été constatés, soit 7% de plus que la moyenne. Ce nombre comprend par ailleurs des décès indirectement liés à la canicule, je pense par exemple aux noyades. L’INPES et l’InVS mènent actuellement une campagne de prévention et d’information sur ce sujet. J’invite tous les Français à la vigilance en cette période de vacances.

IV- Deux enseignements peuvent être tirés de cet épisode.

D’abord, que l’anticipation a permis de mobiliser l’ensemble des acteurs du système de santé : notre système était prêt, plusieurs jours avant le début de la canicule, à répondre à ses premiers effets. La décision de maintenir les capacités d’accueil dans les hôpitaux a permis de garantir des parcours fluides et une réponse immédiate.

Le second enseignement, c’est que les messages de prévention doivent être répétés et diffusés le plus largement possible. Il est important que ces messages restent clairs, cohérents. Ils ne doivent donc pas être brouillés. Je dis cela au moment où notre pays connaît à nouveau aujourd’hui de fortes chaleurs. Je veux rappeler que les risques pour la santé interviennent dès lors que cette chaleur se prolonge et que les nuits n’apportent pas la fraîcheur nécessaire.

Mesdames, Messieurs,

Cet épisode de canicule a permis de montrer, une fois encore, la l’excellence de notre système de santé et l’efficacité de nos dispositifs de sécurité sanitaire.

Cette période a aussi été celle de la solidarité, à l’égard de nos ainés, des personnes fragiles, des sans domicile fixe. Nous pouvons être fiers de cette mobilisation collective, et confiants dans notre capacité à prendre en charge nos concitoyens dans des situations de tension.

Je suis maintenant à votre disposition, avec les responsables d’agences sanitaires qui sont à mes côtés, pour répondre à vos questions.

Je vous remercie.

Author: Redaction

Conférence de presse « Bilan canicule » : discours de Marisol TOURAINE


Mesdames, Messieurs,

Je souhaite revenir avec vous sur l’épisode de canicule qu’a connu notre pays au début du mois de juillet, au moment où une partie de la France connaît un nouvel épisode de forte chaleur.

Avant de revenir sur cet épisode je tiens à remercier, à nouveau, celles et ceux qui ont été engagés en première ligne. Je pense évidemment aux professionnels de santé, à l’hôpital, en ville, ou dans les établissements médico-sociaux. Leur mobilisation sans faille, leur dévouement, leur professionnalisme, sont un élément indispensable de confiance pour nos concitoyens.

Plus largement, c’est l’engagement de toute la société qui doit être salué : le tissu associatif et les collectivités locales qui se sont fortement impliqués ; les administrations et les agences – notamment l’InVS et l’INPES – qui se sont mobilisées très en amont. Et, à travers vous, l’ensemble des medias, qui ont diffusé très largement les recommandations sanitaires à nos concitoyens.

Je veux rendre un hommage particulier au Directeur général de la Santé, Benoit VALLET, qui ne peut être parmi nous en raison d’un deuil personnel.

La canicule de 2003 a constitué un traumatisme collectif. Elle reste dans toutes les mémoires. A chaque vague de chaleur revient la crainte, chez nos concitoyens, de revivre un tel drame. Je veux donc dresser un bilan complet, transparent.

Ce bilan, il s’apprécie à l’aune de deux grands critères : la capacité de notre système de santé à faire face à des sollicitations accrues, et l’impact sanitaire de la canicule, notamment en matière de surmortalité. Une semaine après cet épisode, nous pouvons confirmer que notre pays a su faire face à cet épisode, et contenir très fortement son impact sanitaire.

I- La vague de chaleur qu’a connue la France a été particulière à plusieurs titres.

Par son caractère précoce, d’abord.Elle a débuté le 29 juin et s’est achevée le 8 juillet dernier. Les épisodes caniculaires sont rares à cette période de l’année, alors que des enfants sont encore scolarisés et que la plupart des Français travaillent. Cela nécessitait d’être pris en compte dans nos actions de prévention et d’anticipation.

Particulier, cet épisode l’a aussi été par l’intensité de certains pics de température. La vague de chaleur a débuté dans l’ouest de la France, puis a gagné l’Ile-de-France et le Nord avant d’atteindre le Centre et l’Est à partir du 2 juillet. Des records absolus de températures, autour de 40°, ont été enregistrés sur cette période. Les régions Lorraine, Alsace, Bourgogne et Rhône-Alpes ont été plus particulièrement exposées.II- Face à cet épisode, l’ensemble des pouvoirs publics se sont mobilisés très tôt.

Dès le 25 juin, des messages d’alerte ont été adressés aux Agences régionales de santé (ARS) et à l’ensemble des acteurs institutionnels du système de santé. Le 29 juin, j’ai activé la cellule de crise du ministère de la santé. Des mesures de gestion et d’information ont été prises quotidiennement pour mettre en alerte les établissements de santé et médico-sociaux.

La plateforme téléphonique nationale d’information sur la canicule a été activée. Elle a traité près de 2 500 appels, ce qui montre bien l’utilité de ce dispositif qui répond aux interrogations de nos concitoyens et leur délivre les messages de prévention.

Tous nos dispositifs étaient donc prêts au moment où l’épisode a commencé. Nous étions en mesure de réagir à chaque instant, en fonction de l’évolution de la situation.

Avec Laurence ROSSIGNOL et Ségolène NEUVILLE, nous avons tenu à nous déplacer sur le terrain à de nombreuses reprises pour relayer les messages de prévention. Dans les crèches, les maisons de retraite, les établissements pour personnes handicapées, et au cours des maraudes sociales, nous nous sommes adressées aux personnes fragiles. Plus largement, c’est bien l’ensemble de la population qui a pu être sensibilisé.

A l’occasion du premier week-end de départ en vacances, j’ai tenu une réunion exceptionnelle du Comité de suivi et d’évaluation du Plan canicule. J’ai pu m’assurer que toutes les mesures nécessaires étaient prises dans la perspective de ces départs, notamment en direction des automobilistes.

Cette mobilisation en amont et ce suivi permanent ont porté leurs fruits.

III- Notre système de santé, très fortement sollicité, a fait face dans de bonnes conditions et l’impact sanitaire est limité.

1- S’agissant des urgences et des consultations SOS Médecins, nous avons relevé une forte augmentation des consultations pour des pathologies liées à la chaleur. Tous les patients ont pu être traités.

– Les appels au SAMU, d’abord, on connu une hausse importante. La progression de l’activité globale des SAMU-centres 15 dans les départements en vigilance « orange » a été de l’ordre de 30 à 40% en moyenne.

Les consultations SOS Médecins en lien avec la chaleur ont été dix fois plus nombreuses qu’habituellement : 1464 consultations ont été dénombrées. Toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les enfants de moins de 15 ans.

Les passages aux urgences en lien avec la chaleur ont, quant à eux, été trois fois plus nombreux que la moyenne habituellement observée à cette période de l’année, avec 3 577 passages. Là aussi, toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les plus de 75 ans.

56% des personnes passées par les urgences en lien avec la chaleur – soit après une consultation, soit en y ayant été amenées à la suite d’une intervention du centre 15 – ont été hospitalisées. Ces hospitalisations liées à la chaleur ont atteint 76% chez les plus de 75 ans. Ces chiffres témoignent de l’impact réel de la chaleur sur la santé de nos concitoyens et de la tension qui peut être induite pour notre système de santé.

J’avais pris, en amont, la décision de maintenir ouvertes toutes les capacités de prise en charge en médecine dans les hôpitaux. Le début des vacances aurait dû amener les établissements à diminuer leur capacité. Cette décision a donc permis d’éviter tout engorgement dans les services d’urgence et d’orienter, en temps réel, les patients nécessitant une hospitalisation.

Je veux saluer l’engagement des hôpitaux et de leurs personnels. Ils ont su mettre en place un suivi et une adaptation permanente qui ont permis de répondre efficacement aux nombreuses sollicitations.

2- S’agissant de l’impact sanitaire de la canicule, maintenant. Les données transmises par l’InVS confirment une surmortalité limitée.

Tout épisode de canicule s’accompagne nécessairement d’une surmortalité. L’enjeu est de tout faire pour que celle-ci soit la plus contenue possible. Concrètement, il s’agit du nombre de décès supplémentaires par rapport à la moyenne observée à la même période de l’année. En 2003, la surmortalité constatée avait été de 15 000 décès, soit 55% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne (hors épisode caniculaire). En 2006, 2 100 décès avaient été constatés, soit 9% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne. S’agissant de l’épisode que nous venons de connaître pour la semaine du 29 juin au 5 juillet, la surmortalité a été plus limitée encore : 700 décès ont été constatés, soit 7% de plus que la moyenne. Ce nombre comprend par ailleurs des décès indirectement liés à la canicule, je pense par exemple aux noyades. L’INPES et l’InVS mènent actuellement une campagne de prévention et d’information sur ce sujet. J’invite tous les Français à la vigilance en cette période de vacances.

IV- Deux enseignements peuvent être tirés de cet épisode.

D’abord, que l’anticipation a permis de mobiliser l’ensemble des acteurs du système de santé : notre système était prêt, plusieurs jours avant le début de la canicule, à répondre à ses premiers effets. La décision de maintenir les capacités d’accueil dans les hôpitaux a permis de garantir des parcours fluides et une réponse immédiate.

Le second enseignement, c’est que les messages de prévention doivent être répétés et diffusés le plus largement possible. Il est important que ces messages restent clairs, cohérents. Ils ne doivent donc pas être brouillés. Je dis cela au moment où notre pays connaît à nouveau aujourd’hui de fortes chaleurs. Je veux rappeler que les risques pour la santé interviennent dès lors que cette chaleur se prolonge et que les nuits n’apportent pas la fraîcheur nécessaire.

Mesdames, Messieurs,

Cet épisode de canicule a permis de montrer, une fois encore, la l’excellence de notre système de santé et l’efficacité de nos dispositifs de sécurité sanitaire.

Cette période a aussi été celle de la solidarité, à l’égard de nos ainés, des personnes fragiles, des sans domicile fixe. Nous pouvons être fiers de cette mobilisation collective, et confiants dans notre capacité à prendre en charge nos concitoyens dans des situations de tension.

Je suis maintenant à votre disposition, avec les responsables d’agences sanitaires qui sont à mes côtés, pour répondre à vos questions.

Je vous remercie.

Author: Redaction

Conférence de presse « Bilan canicule » : discours de Marisol TOURAINE


Mesdames, Messieurs,

Je souhaite revenir avec vous sur l’épisode de canicule qu’a connu notre pays au début du mois de juillet, au moment où une partie de la France connaît un nouvel épisode de forte chaleur.

Avant de revenir sur cet épisode je tiens à remercier, à nouveau, celles et ceux qui ont été engagés en première ligne. Je pense évidemment aux professionnels de santé, à l’hôpital, en ville, ou dans les établissements médico-sociaux. Leur mobilisation sans faille, leur dévouement, leur professionnalisme, sont un élément indispensable de confiance pour nos concitoyens.

Plus largement, c’est l’engagement de toute la société qui doit être salué : le tissu associatif et les collectivités locales qui se sont fortement impliqués ; les administrations et les agences – notamment l’InVS et l’INPES – qui se sont mobilisées très en amont. Et, à travers vous, l’ensemble des medias, qui ont diffusé très largement les recommandations sanitaires à nos concitoyens.

Je veux rendre un hommage particulier au Directeur général de la Santé, Benoit VALLET, qui ne peut être parmi nous en raison d’un deuil personnel.

La canicule de 2003 a constitué un traumatisme collectif. Elle reste dans toutes les mémoires. A chaque vague de chaleur revient la crainte, chez nos concitoyens, de revivre un tel drame. Je veux donc dresser un bilan complet, transparent.

Ce bilan, il s’apprécie à l’aune de deux grands critères : la capacité de notre système de santé à faire face à des sollicitations accrues, et l’impact sanitaire de la canicule, notamment en matière de surmortalité. Une semaine après cet épisode, nous pouvons confirmer que notre pays a su faire face à cet épisode, et contenir très fortement son impact sanitaire.

I- La vague de chaleur qu’a connue la France a été particulière à plusieurs titres.

Par son caractère précoce, d’abord.Elle a débuté le 29 juin et s’est achevée le 8 juillet dernier. Les épisodes caniculaires sont rares à cette période de l’année, alors que des enfants sont encore scolarisés et que la plupart des Français travaillent. Cela nécessitait d’être pris en compte dans nos actions de prévention et d’anticipation.

Particulier, cet épisode l’a aussi été par l’intensité de certains pics de température. La vague de chaleur a débuté dans l’ouest de la France, puis a gagné l’Ile-de-France et le Nord avant d’atteindre le Centre et l’Est à partir du 2 juillet. Des records absolus de températures, autour de 40°, ont été enregistrés sur cette période. Les régions Lorraine, Alsace, Bourgogne et Rhône-Alpes ont été plus particulièrement exposées.II- Face à cet épisode, l’ensemble des pouvoirs publics se sont mobilisés très tôt.

Dès le 25 juin, des messages d’alerte ont été adressés aux Agences régionales de santé (ARS) et à l’ensemble des acteurs institutionnels du système de santé. Le 29 juin, j’ai activé la cellule de crise du ministère de la santé. Des mesures de gestion et d’information ont été prises quotidiennement pour mettre en alerte les établissements de santé et médico-sociaux.

La plateforme téléphonique nationale d’information sur la canicule a été activée. Elle a traité près de 2 500 appels, ce qui montre bien l’utilité de ce dispositif qui répond aux interrogations de nos concitoyens et leur délivre les messages de prévention.

Tous nos dispositifs étaient donc prêts au moment où l’épisode a commencé. Nous étions en mesure de réagir à chaque instant, en fonction de l’évolution de la situation.

Avec Laurence ROSSIGNOL et Ségolène NEUVILLE, nous avons tenu à nous déplacer sur le terrain à de nombreuses reprises pour relayer les messages de prévention. Dans les crèches, les maisons de retraite, les établissements pour personnes handicapées, et au cours des maraudes sociales, nous nous sommes adressées aux personnes fragiles. Plus largement, c’est bien l’ensemble de la population qui a pu être sensibilisé.

A l’occasion du premier week-end de départ en vacances, j’ai tenu une réunion exceptionnelle du Comité de suivi et d’évaluation du Plan canicule. J’ai pu m’assurer que toutes les mesures nécessaires étaient prises dans la perspective de ces départs, notamment en direction des automobilistes.

Cette mobilisation en amont et ce suivi permanent ont porté leurs fruits.

III- Notre système de santé, très fortement sollicité, a fait face dans de bonnes conditions et l’impact sanitaire est limité.

1- S’agissant des urgences et des consultations SOS Médecins, nous avons relevé une forte augmentation des consultations pour des pathologies liées à la chaleur. Tous les patients ont pu être traités.

– Les appels au SAMU, d’abord, on connu une hausse importante. La progression de l’activité globale des SAMU-centres 15 dans les départements en vigilance « orange » a été de l’ordre de 30 à 40% en moyenne.

Les consultations SOS Médecins en lien avec la chaleur ont été dix fois plus nombreuses qu’habituellement : 1464 consultations ont été dénombrées. Toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les enfants de moins de 15 ans.

Les passages aux urgences en lien avec la chaleur ont, quant à eux, été trois fois plus nombreux que la moyenne habituellement observée à cette période de l’année, avec 3 577 passages. Là aussi, toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les plus de 75 ans.

56% des personnes passées par les urgences en lien avec la chaleur – soit après une consultation, soit en y ayant été amenées à la suite d’une intervention du centre 15 – ont été hospitalisées. Ces hospitalisations liées à la chaleur ont atteint 76% chez les plus de 75 ans. Ces chiffres témoignent de l’impact réel de la chaleur sur la santé de nos concitoyens et de la tension qui peut être induite pour notre système de santé.

J’avais pris, en amont, la décision de maintenir ouvertes toutes les capacités de prise en charge en médecine dans les hôpitaux. Le début des vacances aurait dû amener les établissements à diminuer leur capacité. Cette décision a donc permis d’éviter tout engorgement dans les services d’urgence et d’orienter, en temps réel, les patients nécessitant une hospitalisation.

Je veux saluer l’engagement des hôpitaux et de leurs personnels. Ils ont su mettre en place un suivi et une adaptation permanente qui ont permis de répondre efficacement aux nombreuses sollicitations.

2- S’agissant de l’impact sanitaire de la canicule, maintenant. Les données transmises par l’InVS confirment une surmortalité limitée.

Tout épisode de canicule s’accompagne nécessairement d’une surmortalité. L’enjeu est de tout faire pour que celle-ci soit la plus contenue possible. Concrètement, il s’agit du nombre de décès supplémentaires par rapport à la moyenne observée à la même période de l’année. En 2003, la surmortalité constatée avait été de 15 000 décès, soit 55% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne (hors épisode caniculaire). En 2006, 2 100 décès avaient été constatés, soit 9% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne. S’agissant de l’épisode que nous venons de connaître pour la semaine du 29 juin au 5 juillet, la surmortalité a été plus limitée encore : 700 décès ont été constatés, soit 7% de plus que la moyenne. Ce nombre comprend par ailleurs des décès indirectement liés à la canicule, je pense par exemple aux noyades. L’INPES et l’InVS mènent actuellement une campagne de prévention et d’information sur ce sujet. J’invite tous les Français à la vigilance en cette période de vacances.

IV- Deux enseignements peuvent être tirés de cet épisode.

D’abord, que l’anticipation a permis de mobiliser l’ensemble des acteurs du système de santé : notre système était prêt, plusieurs jours avant le début de la canicule, à répondre à ses premiers effets. La décision de maintenir les capacités d’accueil dans les hôpitaux a permis de garantir des parcours fluides et une réponse immédiate.

Le second enseignement, c’est que les messages de prévention doivent être répétés et diffusés le plus largement possible. Il est important que ces messages restent clairs, cohérents. Ils ne doivent donc pas être brouillés. Je dis cela au moment où notre pays connaît à nouveau aujourd’hui de fortes chaleurs. Je veux rappeler que les risques pour la santé interviennent dès lors que cette chaleur se prolonge et que les nuits n’apportent pas la fraîcheur nécessaire.

Mesdames, Messieurs,

Cet épisode de canicule a permis de montrer, une fois encore, la l’excellence de notre système de santé et l’efficacité de nos dispositifs de sécurité sanitaire.

Cette période a aussi été celle de la solidarité, à l’égard de nos ainés, des personnes fragiles, des sans domicile fixe. Nous pouvons être fiers de cette mobilisation collective, et confiants dans notre capacité à prendre en charge nos concitoyens dans des situations de tension.

Je suis maintenant à votre disposition, avec les responsables d’agences sanitaires qui sont à mes côtés, pour répondre à vos questions.

Je vous remercie.

Author: Redaction

Conférence de presse « Bilan canicule » : discours de Marisol TOURAINE


Mesdames, Messieurs,

Je souhaite revenir avec vous sur l’épisode de canicule qu’a connu notre pays au début du mois de juillet, au moment où une partie de la France connaît un nouvel épisode de forte chaleur.

Avant de revenir sur cet épisode je tiens à remercier, à nouveau, celles et ceux qui ont été engagés en première ligne. Je pense évidemment aux professionnels de santé, à l’hôpital, en ville, ou dans les établissements médico-sociaux. Leur mobilisation sans faille, leur dévouement, leur professionnalisme, sont un élément indispensable de confiance pour nos concitoyens.

Plus largement, c’est l’engagement de toute la société qui doit être salué : le tissu associatif et les collectivités locales qui se sont fortement impliqués ; les administrations et les agences – notamment l’InVS et l’INPES – qui se sont mobilisées très en amont. Et, à travers vous, l’ensemble des medias, qui ont diffusé très largement les recommandations sanitaires à nos concitoyens.

Je veux rendre un hommage particulier au Directeur général de la Santé, Benoit VALLET, qui ne peut être parmi nous en raison d’un deuil personnel.

La canicule de 2003 a constitué un traumatisme collectif. Elle reste dans toutes les mémoires. A chaque vague de chaleur revient la crainte, chez nos concitoyens, de revivre un tel drame. Je veux donc dresser un bilan complet, transparent.

Ce bilan, il s’apprécie à l’aune de deux grands critères : la capacité de notre système de santé à faire face à des sollicitations accrues, et l’impact sanitaire de la canicule, notamment en matière de surmortalité. Une semaine après cet épisode, nous pouvons confirmer que notre pays a su faire face à cet épisode, et contenir très fortement son impact sanitaire.

I- La vague de chaleur qu’a connue la France a été particulière à plusieurs titres.

Par son caractère précoce, d’abord.Elle a débuté le 29 juin et s’est achevée le 8 juillet dernier. Les épisodes caniculaires sont rares à cette période de l’année, alors que des enfants sont encore scolarisés et que la plupart des Français travaillent. Cela nécessitait d’être pris en compte dans nos actions de prévention et d’anticipation.

Particulier, cet épisode l’a aussi été par l’intensité de certains pics de température. La vague de chaleur a débuté dans l’ouest de la France, puis a gagné l’Ile-de-France et le Nord avant d’atteindre le Centre et l’Est à partir du 2 juillet. Des records absolus de températures, autour de 40°, ont été enregistrés sur cette période. Les régions Lorraine, Alsace, Bourgogne et Rhône-Alpes ont été plus particulièrement exposées.II- Face à cet épisode, l’ensemble des pouvoirs publics se sont mobilisés très tôt.

Dès le 25 juin, des messages d’alerte ont été adressés aux Agences régionales de santé (ARS) et à l’ensemble des acteurs institutionnels du système de santé. Le 29 juin, j’ai activé la cellule de crise du ministère de la santé. Des mesures de gestion et d’information ont été prises quotidiennement pour mettre en alerte les établissements de santé et médico-sociaux.

La plateforme téléphonique nationale d’information sur la canicule a été activée. Elle a traité près de 2 500 appels, ce qui montre bien l’utilité de ce dispositif qui répond aux interrogations de nos concitoyens et leur délivre les messages de prévention.

Tous nos dispositifs étaient donc prêts au moment où l’épisode a commencé. Nous étions en mesure de réagir à chaque instant, en fonction de l’évolution de la situation.

Avec Laurence ROSSIGNOL et Ségolène NEUVILLE, nous avons tenu à nous déplacer sur le terrain à de nombreuses reprises pour relayer les messages de prévention. Dans les crèches, les maisons de retraite, les établissements pour personnes handicapées, et au cours des maraudes sociales, nous nous sommes adressées aux personnes fragiles. Plus largement, c’est bien l’ensemble de la population qui a pu être sensibilisé.

A l’occasion du premier week-end de départ en vacances, j’ai tenu une réunion exceptionnelle du Comité de suivi et d’évaluation du Plan canicule. J’ai pu m’assurer que toutes les mesures nécessaires étaient prises dans la perspective de ces départs, notamment en direction des automobilistes.

Cette mobilisation en amont et ce suivi permanent ont porté leurs fruits.

III- Notre système de santé, très fortement sollicité, a fait face dans de bonnes conditions et l’impact sanitaire est limité.

1- S’agissant des urgences et des consultations SOS Médecins, nous avons relevé une forte augmentation des consultations pour des pathologies liées à la chaleur. Tous les patients ont pu être traités.

– Les appels au SAMU, d’abord, on connu une hausse importante. La progression de l’activité globale des SAMU-centres 15 dans les départements en vigilance « orange » a été de l’ordre de 30 à 40% en moyenne.

Les consultations SOS Médecins en lien avec la chaleur ont été dix fois plus nombreuses qu’habituellement : 1464 consultations ont été dénombrées. Toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les enfants de moins de 15 ans.

Les passages aux urgences en lien avec la chaleur ont, quant à eux, été trois fois plus nombreux que la moyenne habituellement observée à cette période de l’année, avec 3 577 passages. Là aussi, toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les plus de 75 ans.

56% des personnes passées par les urgences en lien avec la chaleur – soit après une consultation, soit en y ayant été amenées à la suite d’une intervention du centre 15 – ont été hospitalisées. Ces hospitalisations liées à la chaleur ont atteint 76% chez les plus de 75 ans. Ces chiffres témoignent de l’impact réel de la chaleur sur la santé de nos concitoyens et de la tension qui peut être induite pour notre système de santé.

J’avais pris, en amont, la décision de maintenir ouvertes toutes les capacités de prise en charge en médecine dans les hôpitaux. Le début des vacances aurait dû amener les établissements à diminuer leur capacité. Cette décision a donc permis d’éviter tout engorgement dans les services d’urgence et d’orienter, en temps réel, les patients nécessitant une hospitalisation.

Je veux saluer l’engagement des hôpitaux et de leurs personnels. Ils ont su mettre en place un suivi et une adaptation permanente qui ont permis de répondre efficacement aux nombreuses sollicitations.

2- S’agissant de l’impact sanitaire de la canicule, maintenant. Les données transmises par l’InVS confirment une surmortalité limitée.

Tout épisode de canicule s’accompagne nécessairement d’une surmortalité. L’enjeu est de tout faire pour que celle-ci soit la plus contenue possible. Concrètement, il s’agit du nombre de décès supplémentaires par rapport à la moyenne observée à la même période de l’année. En 2003, la surmortalité constatée avait été de 15 000 décès, soit 55% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne (hors épisode caniculaire). En 2006, 2 100 décès avaient été constatés, soit 9% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne. S’agissant de l’épisode que nous venons de connaître pour la semaine du 29 juin au 5 juillet, la surmortalité a été plus limitée encore : 700 décès ont été constatés, soit 7% de plus que la moyenne. Ce nombre comprend par ailleurs des décès indirectement liés à la canicule, je pense par exemple aux noyades. L’INPES et l’InVS mènent actuellement une campagne de prévention et d’information sur ce sujet. J’invite tous les Français à la vigilance en cette période de vacances.

IV- Deux enseignements peuvent être tirés de cet épisode.

D’abord, que l’anticipation a permis de mobiliser l’ensemble des acteurs du système de santé : notre système était prêt, plusieurs jours avant le début de la canicule, à répondre à ses premiers effets. La décision de maintenir les capacités d’accueil dans les hôpitaux a permis de garantir des parcours fluides et une réponse immédiate.

Le second enseignement, c’est que les messages de prévention doivent être répétés et diffusés le plus largement possible. Il est important que ces messages restent clairs, cohérents. Ils ne doivent donc pas être brouillés. Je dis cela au moment où notre pays connaît à nouveau aujourd’hui de fortes chaleurs. Je veux rappeler que les risques pour la santé interviennent dès lors que cette chaleur se prolonge et que les nuits n’apportent pas la fraîcheur nécessaire.

Mesdames, Messieurs,

Cet épisode de canicule a permis de montrer, une fois encore, la l’excellence de notre système de santé et l’efficacité de nos dispositifs de sécurité sanitaire.

Cette période a aussi été celle de la solidarité, à l’égard de nos ainés, des personnes fragiles, des sans domicile fixe. Nous pouvons être fiers de cette mobilisation collective, et confiants dans notre capacité à prendre en charge nos concitoyens dans des situations de tension.

Je suis maintenant à votre disposition, avec les responsables d’agences sanitaires qui sont à mes côtés, pour répondre à vos questions.

Je vous remercie.

Author: Redaction

Conférence de presse « Bilan canicule » : discours de Marisol TOURAINE


Mesdames, Messieurs,

Je souhaite revenir avec vous sur l’épisode de canicule qu’a connu notre pays au début du mois de juillet, au moment où une partie de la France connaît un nouvel épisode de forte chaleur.

Avant de revenir sur cet épisode je tiens à remercier, à nouveau, celles et ceux qui ont été engagés en première ligne. Je pense évidemment aux professionnels de santé, à l’hôpital, en ville, ou dans les établissements médico-sociaux. Leur mobilisation sans faille, leur dévouement, leur professionnalisme, sont un élément indispensable de confiance pour nos concitoyens.

Plus largement, c’est l’engagement de toute la société qui doit être salué : le tissu associatif et les collectivités locales qui se sont fortement impliqués ; les administrations et les agences – notamment l’InVS et l’INPES – qui se sont mobilisées très en amont. Et, à travers vous, l’ensemble des medias, qui ont diffusé très largement les recommandations sanitaires à nos concitoyens.

Je veux rendre un hommage particulier au Directeur général de la Santé, Benoit VALLET, qui ne peut être parmi nous en raison d’un deuil personnel.

La canicule de 2003 a constitué un traumatisme collectif. Elle reste dans toutes les mémoires. A chaque vague de chaleur revient la crainte, chez nos concitoyens, de revivre un tel drame. Je veux donc dresser un bilan complet, transparent.

Ce bilan, il s’apprécie à l’aune de deux grands critères : la capacité de notre système de santé à faire face à des sollicitations accrues, et l’impact sanitaire de la canicule, notamment en matière de surmortalité. Une semaine après cet épisode, nous pouvons confirmer que notre pays a su faire face à cet épisode, et contenir très fortement son impact sanitaire.

I- La vague de chaleur qu’a connue la France a été particulière à plusieurs titres.

Par son caractère précoce, d’abord.Elle a débuté le 29 juin et s’est achevée le 8 juillet dernier. Les épisodes caniculaires sont rares à cette période de l’année, alors que des enfants sont encore scolarisés et que la plupart des Français travaillent. Cela nécessitait d’être pris en compte dans nos actions de prévention et d’anticipation.

Particulier, cet épisode l’a aussi été par l’intensité de certains pics de température. La vague de chaleur a débuté dans l’ouest de la France, puis a gagné l’Ile-de-France et le Nord avant d’atteindre le Centre et l’Est à partir du 2 juillet. Des records absolus de températures, autour de 40°, ont été enregistrés sur cette période. Les régions Lorraine, Alsace, Bourgogne et Rhône-Alpes ont été plus particulièrement exposées.II- Face à cet épisode, l’ensemble des pouvoirs publics se sont mobilisés très tôt.

Dès le 25 juin, des messages d’alerte ont été adressés aux Agences régionales de santé (ARS) et à l’ensemble des acteurs institutionnels du système de santé. Le 29 juin, j’ai activé la cellule de crise du ministère de la santé. Des mesures de gestion et d’information ont été prises quotidiennement pour mettre en alerte les établissements de santé et médico-sociaux.

La plateforme téléphonique nationale d’information sur la canicule a été activée. Elle a traité près de 2 500 appels, ce qui montre bien l’utilité de ce dispositif qui répond aux interrogations de nos concitoyens et leur délivre les messages de prévention.

Tous nos dispositifs étaient donc prêts au moment où l’épisode a commencé. Nous étions en mesure de réagir à chaque instant, en fonction de l’évolution de la situation.

Avec Laurence ROSSIGNOL et Ségolène NEUVILLE, nous avons tenu à nous déplacer sur le terrain à de nombreuses reprises pour relayer les messages de prévention. Dans les crèches, les maisons de retraite, les établissements pour personnes handicapées, et au cours des maraudes sociales, nous nous sommes adressées aux personnes fragiles. Plus largement, c’est bien l’ensemble de la population qui a pu être sensibilisé.

A l’occasion du premier week-end de départ en vacances, j’ai tenu une réunion exceptionnelle du Comité de suivi et d’évaluation du Plan canicule. J’ai pu m’assurer que toutes les mesures nécessaires étaient prises dans la perspective de ces départs, notamment en direction des automobilistes.

Cette mobilisation en amont et ce suivi permanent ont porté leurs fruits.

III- Notre système de santé, très fortement sollicité, a fait face dans de bonnes conditions et l’impact sanitaire est limité.

1- S’agissant des urgences et des consultations SOS Médecins, nous avons relevé une forte augmentation des consultations pour des pathologies liées à la chaleur. Tous les patients ont pu être traités.

– Les appels au SAMU, d’abord, on connu une hausse importante. La progression de l’activité globale des SAMU-centres 15 dans les départements en vigilance « orange » a été de l’ordre de 30 à 40% en moyenne.

Les consultations SOS Médecins en lien avec la chaleur ont été dix fois plus nombreuses qu’habituellement : 1464 consultations ont été dénombrées. Toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les enfants de moins de 15 ans.

Les passages aux urgences en lien avec la chaleur ont, quant à eux, été trois fois plus nombreux que la moyenne habituellement observée à cette période de l’année, avec 3 577 passages. Là aussi, toutes les classes d’âges ont été concernées, mais particulièrement les plus de 75 ans.

56% des personnes passées par les urgences en lien avec la chaleur – soit après une consultation, soit en y ayant été amenées à la suite d’une intervention du centre 15 – ont été hospitalisées. Ces hospitalisations liées à la chaleur ont atteint 76% chez les plus de 75 ans. Ces chiffres témoignent de l’impact réel de la chaleur sur la santé de nos concitoyens et de la tension qui peut être induite pour notre système de santé.

J’avais pris, en amont, la décision de maintenir ouvertes toutes les capacités de prise en charge en médecine dans les hôpitaux. Le début des vacances aurait dû amener les établissements à diminuer leur capacité. Cette décision a donc permis d’éviter tout engorgement dans les services d’urgence et d’orienter, en temps réel, les patients nécessitant une hospitalisation.

Je veux saluer l’engagement des hôpitaux et de leurs personnels. Ils ont su mettre en place un suivi et une adaptation permanente qui ont permis de répondre efficacement aux nombreuses sollicitations.

2- S’agissant de l’impact sanitaire de la canicule, maintenant. Les données transmises par l’InVS confirment une surmortalité limitée.

Tout épisode de canicule s’accompagne nécessairement d’une surmortalité. L’enjeu est de tout faire pour que celle-ci soit la plus contenue possible. Concrètement, il s’agit du nombre de décès supplémentaires par rapport à la moyenne observée à la même période de l’année. En 2003, la surmortalité constatée avait été de 15 000 décès, soit 55% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne (hors épisode caniculaire). En 2006, 2 100 décès avaient été constatés, soit 9% de décès supplémentaires par rapport à la moyenne. S’agissant de l’épisode que nous venons de connaître pour la semaine du 29 juin au 5 juillet, la surmortalité a été plus limitée encore : 700 décès ont été constatés, soit 7% de plus que la moyenne. Ce nombre comprend par ailleurs des décès indirectement liés à la canicule, je pense par exemple aux noyades. L’INPES et l’InVS mènent actuellement une campagne de prévention et d’information sur ce sujet. J’invite tous les Français à la vigilance en cette période de vacances.

IV- Deux enseignements peuvent être tirés de cet épisode.

D’abord, que l’anticipation a permis de mobiliser l’ensemble des acteurs du système de santé : notre système était prêt, plusieurs jours avant le début de la canicule, à répondre à ses premiers effets. La décision de maintenir les capacités d’accueil dans les hôpitaux a permis de garantir des parcours fluides et une réponse immédiate.

Le second enseignement, c’est que les messages de prévention doivent être répétés et diffusés le plus largement possible. Il est important que ces messages restent clairs, cohérents. Ils ne doivent donc pas être brouillés. Je dis cela au moment où notre pays connaît à nouveau aujourd’hui de fortes chaleurs. Je veux rappeler que les risques pour la santé interviennent dès lors que cette chaleur se prolonge et que les nuits n’apportent pas la fraîcheur nécessaire.

Mesdames, Messieurs,

Cet épisode de canicule a permis de montrer, une fois encore, la l’excellence de notre système de santé et l’efficacité de nos dispositifs de sécurité sanitaire.

Cette période a aussi été celle de la solidarité, à l’égard de nos ainés, des personnes fragiles, des sans domicile fixe. Nous pouvons être fiers de cette mobilisation collective, et confiants dans notre capacité à prendre en charge nos concitoyens dans des situations de tension.

Je suis maintenant à votre disposition, avec les responsables d’agences sanitaires qui sont à mes côtés, pour répondre à vos questions.

Je vous remercie.

Author: Redaction