Lors d’une exposition devant la Commission Européenne et le Parlement Européen, l’ONG cybermilitante Avaaz a rendu public un rapport alarmant sur le commerce illégal d’ivoire en Europe. Le constat est sans appel : 75% de l’ivoire circulant en Europe serait contraire à la réglementation en vigueur.
Depuis un accord international daté de 1989, le commerce de l’ivoire d’éléphant d’Afrique est interdit. L’Union Européenne a néanmoins mis en place une dérogation pour le commerce de l’ivoire « antique » (antérieur à 1947) au sein des Etats membres et impose un certificat gouvernemental pour l’ivoire acquis entre 1947 et 1990. Les trafiquants se reposent donc sur cette dérogation pour falsifier des certificats attestant que l’ivoire qu’ils échangent est antérieur à 1990.
Par ailleurs, l’ONG Avaaz rappelle que même légal, le marché de l’ivoire ouvre grand la porte au braconnage d’espèces menacées en Afrique. La réglementation européenne, par ses failles et le manque de contrôle, encourage donc ce commerce destructeur pour la biodiversité. Rappelons que selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), 55 éléphants d’Afrique sont tués chaque jour pour leur ivoire.
Alors que Nicolas Hulot vient de présenter son plan pour la biodiversité, l’Union Européenne s’honorerait à procéder à l’interdiction totale de l’importation, l’exportation et la vente de produit fabriqué à base d’ivoire ne provenant pas du marché européen. Le Royaume-Uni est un modèle en la matière puisqu’il vient d’interdire l’achat et la vente d’ivoire sous peine de 5 ans d’emprisonnement et une amende d’un montant illimité. Il y a quelques semaines, la Député européenne britannique conservatrice Jacqueline Foster a imploré le Parlement Européen à suivre la voie de l’interdiction totale : « Seule une action internationale peut stopper le commerce de l’ivoire et assurer à nos générations futures qu’ils ne verront pas les éléphants et rhinocéros que dans les livres d’histoire ».
Debout La France, au nom de la sauvegarde de la biodiversité et de la lutte contre le braconnage, estime plus que nécessaire que la France s’engage en ce sens afin de porter un coup majeur contre ce trafic international qui ne sert, de plus, qu’à financer d’autres trafics, mafias, rebellions armées et voire même des organisations terroristes.
Anne-Sophie FRIGOUT
Déléguée Nationale à la dignité animale