Ci-dessous une contribution ouvrant des pistes intéressantes:
« Le président aujourd’hui est le pur produit de l’appareil d’un parti politique, et d’un système de désignation, la primaire, qui conduit semble-t-il à désigner le plus falot des candidats, celui qui déplaît le moins aux militants, ou celui que mettent en avant les sondages et le microcosme, ce qui était la situation de DSK. Avec ce système, doublement contraire à l’esprit de la 5ème république, il faudrait un miracle pour que ce ne soit pas le plus médiocre qui gagne. Conclusion, il est urgent d’en finir avec la conception française du Président, qui n’est plus adaptée au monde actuel, et d’instituer un gouvernement de nature collégiale reposant sur la confiance d’un Parlement qui fasse son travail.
Certes, d’autres pays occidentaux ne sont guère mieux lotis: les Etats-Unis avec deux candidats dont on se demande lequel est pire que l’autre; l’Espagne sans gouvernement; Merkel qui a abusé du pouvoir personnel avec sa proclamation délirante sur les migrants, et le paye. Mais dans les trois cas, il s’agit de pays fédéraux ou quasiment. Beaucoup de politiques qui intéressent directement les citoyens sont décidées au niveau local. En France, on a gardé le mauvais côté du centralisme: la soi-disant décentralisation n’aboutit qu’à des enchevêtrements ubuesques de compétences et à la multiplication délirante d’élus grassement payés au sein d’assemblées pléthoriques. Situation que la récente « réforme » des régions ne fait qu’empirer. La situation française ne peut plus durer, le rejet déjà massif de la classe politique par les citoyens risque de
fortement s’aggraver, avec des conséquences incalculables. Rien ne changera tant qu’il n’y aura pas un profond renouveau de la classe politique, ce qui signifie en finir vraiment avec le cumul des mandats dans l’espace et dans le temps, la revalorisation concomitante du statut des élus afin de permettre à des artisans, des commerçants, des entrepreneurs etc. d’effectuer un mandat sans « faire une carrière politique », la réduction des effectifs du parlement, etc. »
Je constate que seul B. Le Maire porte ce projet, qui est considéré comme un gadget par la plupart des commentateurs politiques parisiens, alors qu’il est de mon point de vue essentiel et préalable à toute réforme. Mais primaire et sondages obligent: à force de matraquer que le seul choix est entre Juppé et Sarkozy, il est évident que l’électeur de la primaire va chercher à voter utile en fonction de celui des deux qu’il déteste le moins. Le choix par défaut, comme pour Hollande. Autrement dit, ça va mal, mais le pire est peut-être à venir!
François MARTIN