Hier nous avons appris que la Chine venait d’envoyer un satellite sur la lune, troisième pays au monde à réussir cet exploit technologique après les Etats-Unis et l’URSS, préparant désormais la conquête de Mars. Pendant ce temps, la "vieille Europe" se meurt, rongée par ses divisions et ses complexes. On n’imagine pas un instant notre continent accomplir aujourd’hui les exploits qui lui ont permis de lancer Airbus et Ariane plus de quatre décennies auparavant. L’Europe meurt étouffée par sa bureaucratie bruxelloise, sa démesure géographique, ses gouvernements impuissants, ses pensées morbides et décadentes, sa mauvaise conscience suicidaire, ses haines viscérales, son obsession à détruire les piliers de son histoire, sa culture, ses nations, à renoncer à sa civilisation au profit du communautarisme. L’Europe – en tant que civilisation – ne sait plus et ne veut plus se gouverner, c’est-à-dire choisir un avenir. A-t-elle seulement envie d’exister, de continuer à vivre? La vie politique de ses nations est désormais parasitée par la folie narcissique de politiciens à l’esprit étroit, d’une envergure intellectuelle ou humaine limitée, obnubilés par la vanité carriériste. L’émergence dans toute l’Europe de forces extrémistes, criardes et démagogiques, n’est que la dernière expression du déclin de la vie publique. S’il reste à l’Europe une petite chance de survie dans le monde de demain, face aux géants qui s’apprêtent à le dominer, elle est dans l’émergence de nouvelles forces vives assez lucides et volontaires pour comprendre que l’avenir du continent passe par de profondes révolutions intellectuelles, un renouveau de l’esprit de gouvernement et de la volonté collective. L’Europe ne s’en sortira jamais par la destruction de son patrimoine, en particulier de ses nations, mais au contraire par le renouveau de ces dernières, l’osmose entre des volontés nationales, un élan vital, une synergie, la quête d’un destin commun, et surtout, l’envie de se gouverner. (Petite lueur: une rencontre récente qui m’a fait plaisir avec M. Laurent Wauquiez, un homme politique dont j’ai apprécié la lucidité et la hauteur de vue).
Maxime TANDONNET