« C’est dans les régions que naissent les initiatives »
Repenser l’organisation territoriale de la France implique aussi de donner à nos collectivités tous les moyens pour réussir. C’est l’objectif de la nouvelle génération de contrats de plan État-Région.
Véritable outil de politique publique de l’égalité des territoires, les contrats de plan État-région 2015-2020 sont un moteur de l’investissement permettant de faire progresser le niveau d’équipement des territoires pour préparer l’avenir. L’enjeu, comme pour les autres régions, est d’obtenir un effet de levier pour l’investissement local. En effet, si le Gouvernement et les régions s’accordent à relancer une nouvelle génération de CPER, c’est pour relancer l’investissement public. Au total, l’État investira 12,5 milliards d’euros aux côtés des régions, qui mobiliseront des montants au moins équivalents, pour les six prochaines années. « C’est le temps nécessaire pour bâtir des politiques durables ; pour voir sortir de terre les projets que l’on a conçus », a souligné Manuel Valls.
Des sources de financement multiples
Les CPER « nouvelle génération » se caractérisent également par de nouvelles sources de financement qui ont été mobilisées et mieux coordonnées. Ainsi, plusieurs institutions, dont l’Ademe et les agences de l’eau, inscrivent désormais une partie de leurs actions dans une logique territoriale. Enfin, le calendrier des CPER a été coordonné avec celui des fonds européens, qui sont désormais gérés par les régions.
Pour le CPER Rhône-Alpes, l’État mobilise 2 milliards d’euros et la région une somme équivalente. « Si l’on y ajoute les crédits du plan Campus et du plan d’investissements d’avenir, ainsi que les crédits des collectivités locales, notre engagement collectif représente près de 6 milliards d’euros pour le développement de votre région », a expliqué Manuel Valls.
L’emploi, première priorité
« Signer un contrat de plan avec Rhône-Alpes est nécessairement un exercice singulier », a souligné le Premier ministre, rappelant que la métropole de Lyon a été créée un an avant les autres grandes métropoles françaises.
L’enjeu du CPER est donc également de permettre à la nouvelle métropole d’entraîner toute la région et d’offrir à cette dernière les moyens de conserver sa place de grande région européenne. « C’est ainsi que nous stimulerons la croissance et donc l’emploi, investissements publics et investissements privés pour la croissance en soutenant notamment les entreprises. C’est notre souhait commun car l’emploi est notre première priorité ».
« Faire le choix de l’emploi, c’est aussi miser sur des domaines d’avenir », a expliqué le Premier ministre. C’est pour cela que la transition énergétique, l’enseignement supérieur, le numérique et les modes de transports respectueux de l’environnement seront les domaines soutenus en priorité par le CPER Rhône-Alpes.
Je souhaite que l’État et les régions travaillent mieux ensemble pour la formation des demandeurs d’emploi et le développement de l’apprentissage.
- Réseau de transports
L’État consacrera 456 millions d’euros au renforcement du réseau ferroviaire rhônalpin, et notamment 95,7 millions d’euros pour dénouer le nœud ferroviaire lyonnais. 160 millions d’euros seront consacrés à la modernisation du sillon alpin Nord, Aix-les-Bains-Annecy. En parallèle, des travaux de rénovation de lignes secondaires seront engagés, « car ce sont ces lignes que les habitants empruntent pour leurs trajets quotidiens ».
En outre, une attention particulière sera donnée au réseau routier : déviation de Livron-Loriol, sur la RN7 dans la Drôme, contournement du Teil par la RN 102 en Ardèche ou aménagement de la RN 82 entre Neulise et Balbigny dans la Loire.
- Enseignement supérieur et recherche
Ce volet est crucial pour la région Rhône-Alpes qui est le deuxième pôle français de recherche, d’innovation et de formation. 390 millions d’euros seront consacrés à un objectif : « la coopération entre la recherche universitaire et le monde économique ». Le relogement du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) sera financé par le CPER à hauteur de 17 millions d’euros grâce à un apport de l’État, mais aussi de la région et de la métropole de Lyon. Le projet Synchrotron de Grenoble, qui accueille chaque année 7 000 scientifiques, sera également soutenu par le contrat de plan, au même titre que le projet Minatec et le projet de Centre de recherche sur les maladies chroniques.
Enfin, le quotidien des étudiants sera amélioré grâce à la rénovation des campus LyonTech-la Doua, Lyon Santé Est, ainsi que des campus Tréfilerie et Carnot à Saint-Etienne.
- Développement durable
Le CPER a pour ambition de bâtir une politique énergétique efficace et d’inciter les collectivités à accompagner la rénovation de logements. L’Ademe et la région y contribueront. 19,6 millions d’euros seront, en outre, investi par l’État pour protéger les territoires exposés aux inondations.
- Volet territorial
L’objectif du Gouvernement, à travers la signature des CPER, est qu’aucun territoire ne soit laissé de côté. Le département de la Haute-Savoie a décidé de mobiliser 250 millions d’euros pour le désenclavement routier du Chablais sur la section Machilly-Thonon. L’agglomération stéphanoise sera, elle, soutenue grâce à une participation à hauteur de 40 millions d’euros pour l’établissement public d’aménagement.
Enfin, afin de réduire la fracture numérique qui affecte en particulier les départements de l’Ain, de l’Ardèche et de la Drome, 387 millions d’euros seront déployés pour le Très Haut Débit. Le CPER soutiendra également le projet Pascaline, initié par l’ARS, qui vise à mieux organiser les parcours de santé en orientant les patients vers les professionnels de proximité. L’objectif est d’exploiter au maximum le potentiel qu’offre le numérique, un des points forts de la région rhônalpine.
« Le Gouvernement est attaché à faire de la culture un moteur d’épanouissement et de développement des régions », a expliqué Manuel Valls. C’est en ce sens que l’État engagera 18,2 millions d’euros, en plus des 25,5 millions d’euros de la région, pour développer des équipements culturels, tels que l’espace Malraux à Chambéry ou le musée de Paladru, ou pour rénover des monuments historiques comme l’abbaye d’Ambronay ou le patrimoine de Vienne.