Pourtant, même avec un taux plus faible, les non résidents non communautaires ne sont pas beaucoup moins bien considérés que les résidents en matière de taxation de la plus-value. En effet, d’un coté les non résidents non communautaires payent 33%1/3 et d’un autre coté les résidents acquittent 19% d’impôt sur le revenu, mais aussi 13,5% de CSG soit 32,5%. La différence d’impôt tient donc à la territorialité de la CSG. Les non résidents ne supportent pas cette taxe. Depuis un Arrêt des années 2000 (15 février 2000 aff. 169/98 et 34/98 plén., Commission c/ France : RJF 3/00 n° 436), la CJCE considère que le régime européen des cotisations sociales est un régime de coordination, non d’harmonisation ou d’uniformisation de sorte que rien empêche la France d’édicter une législation fiscale à finalité sociale qui refuse de taxer les non résidents, si elle le souhaite. Le Conseil d’Etat, de son coté, a reconnu que la CSG était un impôt, car elle n’apporte pas de prestations.
Donc en pratique, si les taux sont proches pour les résidents et les non-résidents non communautaires, c’est au prix d’une discrimination de l’IR et d’un défaut d’analyse de la nature juridique de la CSG. La convergence entre l’IR et la CSG qu’une partie de la classe politique appelle de ses voeux pourrait résoudre le problème (je m’étonne d’ailleurs que ce point ne soit pas soulevé par l’administration…). Mais force est de constater qu’il serait plus efficace de rénover les instruments européens en matière de protection sociale: la jurisprudence ne souhaite pas aller au delà des textes qui prévoient la mise au point d’un système de coordination. Elle se contente d’en démontrer les failles à travers des jurisprudences inéquitables….exemple jurisprudence Deroin du 3 avril 2008, sur les avocats parisiens des cabinets anglo-saxons qui ne payent pas de CSG. La concrétisation de l’idée qu’il n’est plus raisonnable de se contenter aujourd’hui d’un simple système de coordination des législations sociales devrait être politique. Mais le corps politique ne suit plus: harmoniser, oui, mais dans quel sens?
Stanislas LHERITIER