« Ceci n’est pas un revenu jeune »

Les termes « revenu ou RSA jeune » sont, paraît-il, à proscrire pour éviter le reproche d’assistanat. Attention: ceci n’est pas un « revenu jeune » comme dirait le peintre Magritte – mais un contrat d’engagement jeune. En dehors de cette question de sémantique, la différence n’est pas évidente. 500 € seront versés mensuellement par l’Etat au jeune de moins de 25 ans n’ayant ni d’emploi, ni de formation. En quoi n’est-ce pas un revenu? A ce compte là, les millions de jeunes de 18 à 25 ans, notamment de milieux populaires, qui se lèvent tôt le matin pour s’en sortir, suivre des cours en vue d’un métier ou trouver un emploi sont lésés: pourquoi eux – ne toucheraient-ils pas les 500 €? Dans ce genre d’initiative, c’est toujours la même logique, que ce soit le RMI ou le RSA, il en reste la subvention mais jamais la contrepartie, ni l’insertion ni l’activité. Pourquoi en serait-il cette fois différemment ? De fait, c’est bien une sorte d’embryon de RSA jeune qui se met en place. Mais comme disait Tartuffe, il faut cacher ce sein. Les socialistes au pouvoir, (Jospin, Hollande/Valls) eux-mêmes, n’ont jamais accepté de s’engager dans cette voie au nom de la valeur travail. Leurs successeurs actuels ne s’embarrassent pas du même scrupule. L’actuel quinquennat avait commencé sous les auspices du Service national universel (retour à la logique du service militaire) qui devait être obligatoire pour tous les jeunes (on parlait de 3 mois). Il s’achève bien au contraire avec un RSA jeune qui ne dit pas son nom. La vraie raison? Tenter de séduire l’électorat jeune en vue de 2022, à l’image de la valse des milliards destinés à la seule réélection. Un jour, il faudra que les dirigeants politiques de ce pays comprennent que l’argent public, provenant de la poche des contribuables (actuels ou futurs), ne leur appartient en aucun cas et n’a pas vocation à servir leurs intérêts.

MT

Author: Redaction