La ministre Ségolène Royal a réuni les élus locaux, les représentants des services de l’État, des associations et de la profession agricole mardi 4 novembre pour trouver une solution au conflit autour du barrage de Sivens.
Pour poursuivre le dialogue, une réunion des experts du ministère se tiendra sur place le jeudi 13 novembre.
Les principales déclarations de la ministre à l’issue de la réunion
La qualité des échanges
« Je voudrais souligner la qualité des échanges et d’écoute entre les parties prenantes qui parfois ne se parlaient plus. Chacun a pris conscience de la nécessité de dépasser sa vérité pour construire une vérité commune et dépasser ses oppositions frontales. Il y a eu un échange extrêmement franc, chacun a pu dire ce qu’il avait sur le cœur. Je crois que les échanges ont permis de trouver un certain nombre de convergences même si, compte tenu du traumatisme vécu sur le territoire, il faut encore que les choses mûrissent. Chacun a exprimé la nécessité de dégager une solution pérenne et durable pour répondre au besoin de la ressource en eau. C’était le point de départ que j’avais mis sur la table. Comment répondre au besoin de la ressource en eau pour les agriculteurs ? Comment le faire de façon équilibrée en profitant de l’excès d’eau pendant hiver ? Il n’a jamais été question de ne rien faire et une solution sera trouvée pour répondre à ce besoin en eau. »
Les différents points de vue
- « Le président du conseil général du Tarn a redit que le département a pris acte de l’impossibilité de poursuivre le chantier dans les conditions actuelles. Il a demandé que soient étudiées les recommandations des experts, qu’une solution pérenne soit trouvée et que l’État prenne ses responsabilités en fonction de l’issue de l’examen des recommandations des experts.
- La profession agricole souhaite le maintien du barrage et elle est prête à revoir les évaluations en matière de volumes d’eau nécessaires et souhaite s’associer à l’élaboration d’un projet de territoire.
- Les associations environnementales souhaitent l’arrêt du barrage mais sont prêtes à étudier des solutions alternatives pour concilier agriculture et environnement et à s’engager dans l’élaboration d’un projet de territoire.
- Madame le maire a demandé que soit réglé le problème de l’occupation illicite du terrain et a demandé l’évacuation immédiate. J’ai demandé à la coordination des associations locales d’appeler à l’évacuation du terrain. La réponse n’a pas été négative. Un effort doit être fait pour que les riverains retrouvent la tranquillité et que la sécurité du lieu soit rétablie. »
La construction d’un projet de territoire
« En conclusion de cette réunion de travail, j’ai encouragé les parties prenantes à poursuivre le dialogue pour trouver une solution. Un ouvrage sera fait et les propositions des experts vont continuer à être examinées. Le point de convergence c’est la volonté de chacun de participer à l’élaboration d’un projet de territoire. Cela veut dire : se remettre autour de la table et voir les besoins en eau, le développement local, la place des associations, des consommateurs d’eau…
L’idée est de mettre en place un comité associant tous les usagers de l’eau. Autour de l’usage de l’eau, une démarche démocratique de qualité doit être mise en place pour qu’il y ait une réappropriation par les habitants du territoire en fonction de la gestion de la ressource en eau.
Les réflexions vont mûrir. Les divergences demeurent. Il faut du temps pour renouer les fils du dialogue, car il faut que chacun se sente écouté. Ces fils ont été renoués, plus rapidement que prévu.
J’ai proposé l’appui technique du ministère pour continuer à mûrir ces réflexions en envoyant sur le terrain trois experts, en hydrologie, en agronomie,et en biodiversité. Ils se rendront sur place dès la fin de la semaine prochaine.
Nous allons rentrer dans le vif du sujet du détail des différentes hypothèses du rapport : réajustement du volume du barrage actuel et amélioration des compensations environnementales, construction d’un ouvrage alternatif…. Chaque solution a ses avantages et ses inconvénients.
L’idée c’est de ne pas traîner.
Les parties prenantes se sont reparlé, c’est une très bonne chose. Avant la fin de l’année, l’idée est d’être au clair sur les solutions alternatives, soit l’aménagement du barrage tel qu’il est, soit un ouvrage alternatif de retenue de substitution plus en aval de la rivière. Le choix sera fait pour que rapidement les travaux puissent reprendre dans le cadre d’un projet de territoire. Chacun a fait un pas pour participer à la réflexion de ce projet de territoire. »
Crédits photo Une : Arnaud Bouissou/MEDDE.