La bonne conscience hypocrite est l’un des fléaux de la société française. Elle caractérise celui qui se dit humaniste militant anti raciste et tabasse sa femme, le chantre de la grande ouverture des frontières, de l’accueil inconditionnel de l’immigration et qui crèche dans le 4ème, 7ème 8ème ou 16ème arrondissement, n’imaginant pas un seconde vivre dans les banlieues, le chasseur vertueux de corruption qui place son argent en suisse ou fraude avec le fisc, la sainte nitouche généreuse en guerre contre les inégalités qui plaide pour davantage de dépenses sociales, mais avec les impôts des autres, celui qui proclame détester les riches et méprise en réalité les pauvres. D’où vient ce trait particulièrement détestable de la mentalité française? Je pense en avoir trouvé les sources au fil de ma lecture des Confession de Rousseau, l’un des inspirateurs de la Révolution, de Robespierre, et de toute une tradition politique nationale qui imprègne aujourd’hui l’idéologie dominante, celle du bien et de la bonté humaine. Je savais, comme tout le monde, que le prophète de la « Volonté générale » et du « Contrat social », avait abandonné ses enfants, mais pas qu’il en était si content de lui. « Mon troisième enfant fut donc mis aux enfants-trouvés, ainsi que les premiers, et il en fut de même des deux suivants; car j’en ai eu cinq en tout. Cet arrangement me parut si bon, si sensé, si légitime, que si je n’en m’en vantai pas ouvertement, ce fut uniquement par égard pour la mère. » J’épargne au lecteur les interminables développements où il explique pourquoi cette solution était la meilleure dans l’intérêt de sa progéniture, se pose en modèle de bonté et vante pour lui-même « cet amour ardent du grand, du vrai, du beau, du juste, cette horreur du mal en tout genre, cette impossibilité de haïr, de nuire, et même de le vouloir… » A l’époque, et Jean-Jacques le savait évidemment, la part des nouveaux-nés abandonnés qui survivaient après un an « aux enfants-trouvés » était de moins d’un tiers… La bonne conscience hypocrite? Nous savons d’où elle vient.
Maxime TANDONNET
NB: des lecteurs m’ont signalé que leurs commentaires n’étaient pas apparus. Je les prie de m’en excuser mais cela s’explique par un problème technique et non par ma volonté…
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