Un intervenant régulier sur France Inter, dont le nom m’échappe fait beaucoup parler de lui en ce moment: « J’assume totalement le fait qu’il faille reproduire un certain nombre de censures dans l’espace public, pour rétablir un espace où les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes. Plus que la censure – parce que je ne suis pas favorable à l’appareil d’Etat -, je suis favorable à une forme de mépris que la gauche doit avoir pour les opinions de droite ». Ce qui reste de la presse libre, notamment le Figaro et Marianne, relève à juste titre la teneur de ces propos d’essence totalitaire. Mais comment être surpris? Saint Just (avec les siens) qui voulait « priver de liberté les ennemis de la liberté« , qui a massacré, anéanti, torturé, décapité, fait couler des fleuves de sang en pleine bonne conscience, en vertu de ce principe, est bien une invention française. Lénine et Staline se sont inspiré de son oeuvre. La France a aussi couvé en son sein Pol Pot et ses Khmers rouges. Alors, comment s’étonner que l’idéologie qui a produit Saint Just, Robespierre, mais aussi, indirectement, Lénine et Pol Pot, soit encore bien vivace, sous une forme apparemment moins sanguinaire mais tout aussi intolérante, qu’elle soit accueillie à bras ouverts par les radios publiques financées par les contribuables français et qu’elle lance ses appels à l’anéantissement – par la privation d’antenne – de ses opposants, dissidents. Faut-il n’y voir que l’extravagance d’un narcisse en mal de notoriété? Possible mais cela n’enlève rien à l’héritage sanguinaire et tortionnaire, à l’origine du massacre de 100 millions de d’hommes, de femmes et d’enfants (voir le livre noir du communisme de M. Courtois), cet écho du fascisme et du nazisme, auquel il se réfère explicitement. Mais une chose m’attriste dans cette affaire: l’usage du mot « intellectuel » pour de telles banalités, banalités au goût de sang bien sûr, mais banalités quand même. [Sur la photo, voyez comme cette saloperie de Pol Pot a l’air gentil…]
Maxime TANDONNET