Rien n’est plus superficiel et irresponsable que de se réjouir du naufrage présidentiel, d’imaginer qu’un autre bien meilleur va le remplacer dans 2 ans et demie et que tout ira mieux par la suite. Hier soir, sur TF1, une scène de tragédie se déroulait. Sur le fond, il n’y avait rien à dire: pas une once de socialisme ni « de gauche » dans son discours, mais une ode à l’entreprise et à la réforme de l’Etat que tout Français un peu sensé ne pouvait qu’applaudir (sous réserve qu’elle eût une petite chance d’être suivie d’effet). Mais sur la forme, un chef de l’Etat, perdu, hagard, effondré, se noyant dans des détails, parfois, semble-t-il, presque au bord des larmes au sujet de sa vie personnelle. Responsable de la catastrophe, coupable? Bien sûr mais qu’elle importance? Ce n’est pas seulement François Hollande qui est touché, c’est la fonction présidentielle qui est atteinte en profondeur. Tout cela n’est que l’apothéose d’un déclin permanent de l’image présidentielle qui remonte à plusieurs décennies. En 2017, les Français choisiront à l’Elysée non plus leur « guide », mais leur prochaine « tête à claques », celui sur qui ils pourront se défouler de leurs complexes, de leur malaise, et de leurs échecs. Je pense du fond du cœur, que la présidence de la République, au sens contemporain du chef de l’Etat tout puissant responsable de tout, est définitivement morte et le cercueil en route pour le cimetière. C’est un Premier ministre dévoué à la France – et non à une sale petite carrière de politicien abruti -, modeste, discret et autoritaire en même temps, efficace, émanant d’un Parlement qui incarne la Nation, responsable sous son contrôle, et sur une brève période de deux ans, qui seul pourra accomplir les gigantesques réformes nécessaires au pays, réformes institutionnelles, économiques et sociales et le remettre sur le bon rail.
Maxime TANDONNET