Au-delà de l’affaire Strauss Kahn

images (3)Dominique Strauss Kahn vient d’être blanchi de toute accusation dans l’affaire du Carlston de Lille, et tant mieux pour lui, après avoir été relaxé au pénal dans celle du Sofitel de New York. Son épopée, depuis 2007 en gros, est la preuve de ce que je  ressens depuis toujours: l’Histoire est bien plus extraordinaire, plus imprévisible, plus sensationnelle que tout roman ou toute forme d’imagination humaine. On trouve de tout dans son aventure: le vertige d’un destin présidentiel brisé, l’obsession sexuelle portée aux confins de la folie, des femmes victimes ou bizarres, le lynchage médiatique, l’humiliation nationale, les manipulations de toute sorte, l’argent qui ruisselle, la descente aux enfers et la rédemption. Mais ce qui me frappe le plus, dans tout cela, c’est l’hypocrisie, la tartufferie, la lâcheté humaine. L’homme était adulé, adoré, encensé, par la France entière, ou presque, de 2007 à 2011, prête à l’élever au pinacle et le monde politique, sa « famille » socialiste, médiatique, prosterné devant lui dans la perspective de son arrivée triomphale à l’Elysée.  Et puis soudain, la foudre a frappé. A la suite d’un geste fou le 15 mai 2011 (bien qu’ayant échappé aux poursuites pénales), voilà soudain, en un soir, le demi dieu devenu totalement pestiféré, ses amis socialistes refusant de lui serrer la main, fuyant les soirées où il se trouve, niant l’avoir jamais fréquenté, et lançant de furieuses accusations sur qui l’a vu et rencontré, quel scandale! Maintenant, ils reviennent vers lui peu à peu, tout sourire, compréhension, indulgence, comme si rien ne s’était jamais passé. Le « monstre » s’efface derrière le « libertin », un mot qui sonne libre et moderne dans une bouche socialiste et la « bête humaine » – il faut quand même se souvenir comment il fut traité et caricaturé – reprend peu à peu ses ailes d’ange. Jusqu’où reviendra-t-il? Rien n’est à exclure dans le chaos mental et le désarroi général présent. Ah, la politique…

Maxime TANDONNET

Author: Redaction