Article 6, cette disposition constitutionnelle qui empoisonne les tireurs de ficelles

Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs à propos du président de la République (article 6). Pour les tireurs de ficelles, les grands donateurs, les financiers, patrons du CAC 40, cette disposition constitutionnelle est catastrophique, même si nul n’en parle. Elle crée un vide terrifiant en 2027. 4 ans, cela passe si vite. Le président Macron, quoi qu’on en pense, est à leurs yeux un président idéal. Il assure la protection fiscale des intérêts de la puissance financière, la grande bourgeoisie à travers la fiscalité du capital et le maintien de la réforme de l’ISF qui fait porter la charge fiscale sur l’immobilier et favorise l’épargne financière – la seule qui compte pour eux. Par son grand spectacle quotidien, il occupe le peuple, détourne son attention de l’essentiel. A sa manière, jusqu’à présent, et malgré l’épisode des GJ, il préserve l’ordre public et la stabilité grâce à l’enfumage quotidien. Il sait mieux que quiconque manipuler l’opinion pour la faire tenir tranquille, entre grandiloquence (refondation, transformation, nouveau monde), agitation des peurs (épidémie, chaos social), annonces tonitruantes et sans lendemain, désignation de boucs émissaires (fainéants, GJ, non vaccinés), surfer sur l’écroulement du pays (violence, dette, effondrement scolaire, inflation et misère), amusement quotidien (Qatar). En toute logique, dans un contexte où le culte imbécile de la personnalité est précisément le reflet inversé de l’effondrement général et de la désintégration politique et sociale du pays, la perspective de sa troisième élection est perçue par ce microcosme comme absolument normale, évidente, nécessaire. Un gage de sécurité pour eux… Mais voilà, il existe ce fichu article 6, introduit en 2008 dans la Constitution, par le président Sarkozy (peut-être le regrette-t-il) comme un grain de sable dans les rouages. Alors, ils réfléchissent. Modifier la Constitution sera difficile. La violer délibérément serait risqué (mais pourquoi pas?). Trouver une astuce constitutionnelle est une voie possible (réélection après un bref intérim). Lui trouver un ersatz paraît compliqué: qui pour jouer le rôle aussi bien (Philippe, Borne, Darmanin, le Maire)? Personne: il est irremplaçable. C’est ce climat d’incertitude politique ou de vide sidéral, se greffant sur le chaos profond de la société française, qui leur est insupportable. Et nous, nous disons un grand merci à l’article 6 de la Constitution qui ouvre une infime fenêtre d’espoir, celui d’un grand coup de balai et l’arrivée aux commandes d’une équipe qui n’aura en rien trempé dans le marigot actuel, y compris les extrémismes gesticulant à l’Assemblée. Infime.

MT

Author: Redaction