Anne Hidalgo a annoncé dans un interview à Ouest-France publiée ce samedi 31 août que les anneaux olympiques installés sur la tour Eiffel pour les JO de Paris resteront bien sur le monument.
“En tant que maire de Paris, la décision me revient et j’ai l’accord du CIO. Donc oui, ils vont rester sur la tour Eiffel”, affirme l’élue.
Les cinq anneaux qui trônent actuellement entre le premier et le deuxième étage de la tour devront toutefois être remplacés par une réplique, car ils “sont trop lourds pour résister durablement, notamment aux vents d’hiver”, indique la candidate déchue à l’élection présidentielle de 2022.
Elle précise que “nous allons en faire fabriquer d’autres, aussi grands mais plus légers, qui seront installés à la même place sur la tour Eiffel”. Ce changement sera fait “le plus vite possible, nous y travaillons avec le CIO”. Le constructeur, ArcelorMittal, “y travaille” également, assure-t-elle encore, citée par nos confrères de BFMTV.
Fort heureusement, les réactions ont fusé.
Rachida Dati, ministre de la culture, a tempéré cet enthousiasme. «Avant toute prise de décision et toute annonce en la matière, il est important que toutes les procédures et consultations visant à la protection du patrimoine soient respectées», a-t-elle écrit sur X. «La tour Eiffel est un monument protégé, œuvre d’un immense ingénieur et créateur. Le respect de son geste architectural et de son œuvre nécessite, avant d’y apporter toute modification substantielle, une autorisation de travaux et une évaluation de l’impact, conformément au code du patrimoine», a-t-elle ajouté. La ministre démissionnaire a précisé que l’accrochage des anneaux avait été autorisé «à titre temporaire».
L’Association des descendants de Gustave Eiffel (ADGE) a également affirmé «sa désapprobation». «Il ne nous paraît pas opportun que la tour Eiffel, devenue depuis sa construction il y a 135 ans le symbole de Paris et par extension de la France elle-même dans le monde, se voit adjoindre le symbole d’une organisation extérieure, de façon pérenne, quel qu’en soit le prestige», a-t-elle écrit dans un communiqué.
«Que les anneaux restent un peu plus longtemps que les Jeux paralympiques, pourquoi pas? Nous n’y voyons pas d’inconvénient», a déclaré à l’AFP son président, Olivier Berthelot-Eiffel, arrière-arrière-petit-fils de Gustave Eiffel. «Mais la tour Eiffel n’a pas une vocation d’antenne publicitaire. Anne Hidalgo aurait sûrement dû dire qu’elle souhaitait garder les anneaux olympiques, pas qu’elle l’avait décidé, et demander l’avis du Conseil de Paris et de personnalités compétentes», a-t-il ajouté.