À Sciences-Po, le niveau culturel s’écroule

Nos confrères du Figaro racontent qu’à l’Institut d’études politiques, comme ailleurs, la connaissance de la langue perd du terrain. Mais les correcteurs s’inquiètent aussi de la faiblesse des références culturelles des futurs diplômés. Le processus de recrutement est aussi mis en cause. il déplace le curseur vers d’autres critères que ceux de l’excellence académique. Au sein de la direction, on reconnaît une « obsession de l’engagement » associatif dans le dispositif, notamment une prime accordée aux activités extrascolaires.

En 2024, aucun élève du lycée privé catholique Stanislas du 6e arrondissement, sous le feu des projecteurs depuis la polémique autour de la scolarisation des enfants de la ministre Amélie Oudéa-Castéra, n’est entré rue Saint-Guillaume ; contre deux l’année dernière, un seul en 2022 et aucun en 2021.

Bien sûr, les étudiants ont «progressé dans le travail collectif et en anglais » et restent «nettement meilleurs qu’à l’université », où le processus de sélection est moindre, confesse au Figaro un membre du jury d’admission qui donne aussi des cours à la fac. Mais les erreurs de syntaxe et les fautes de grammaire sont devenues monnaie courante dans les copies. «Je reçois une immense majorité de dossiers avec des moyennes au lycée avoisinant les 18-19, mais il n’y en a pas un seul dans lequel les écrits à fournir ne présentent pas de fautes d’orthographe », déplore un doctorant chargé d’examiner des dossiers d’admission.

Et une fois lesdits élèves admis, les professeurs sont obligés de faire avec…  

À Sciences Po, comme ailleurs, la connaissance de la langue perd du terrain. Mais les correcteurs s’inquiètent aussi de la faiblesse des références culturelles des futurs diplômés. «J’ai été frappé par le fait que quelques étudiants appuyaient leur réflexion sur des exemples tirés de youtubeurs ou de Netflix au détriment de sources littéraires classiques. » Et puis l’appétence pour l’actualité a pris du plomb dans l’aile. « Le matin à 8 heures, on trouvait des journaux dans des kiosques. J’étais le seul de ma classe d’une vingtaine d’élèves à lire Le Monde le matin. J’ai souvent été surpris de l’absence totale d’intérêt de mes camarades pour l’actualité politique, de leur manque de culture politique », ajoute le rédacteur en chef d’un magazine hebdomadaire passé par le Collège universitaire de Sciences Po.

Quand ce déclin a-t-il été amorcé? se demande Le Figaro. Par déclin, comprendre au point où une pointure de l’école confie vouloir «arrêter d’enseigner au Collège universitaire parce que seuls deux de ses élèves, sur 20, arrivent à suivre correctement le cours ».Si elles notent une accélération «rapide et brutale» depuis trois ou quatre ans, plusieurs personnes interrogées pointent du doigt l’internationalisation des campus. 

Dans les couloirs de Sciences Po, l’anglais est devenu la norme. Aujourd’hui, 50% des 15.000 étudiants de l’école ont une nationalité étrangère. Ces derniers débarquent dans la capitale avec leurs propres références culturelles, leur français parfois balbutiant et leurs connaissances plus ou moins solides de l’histoire de notre pays. « Sur quels critères évaluer les étudiants si on ne sait pas ce qu’ils ont étudié durant leur scolarité ? », s’interroge un professeur de science politique. 

Author: Redaction

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À Sciences-Po, le niveau culturel s’écroule

Nos confrères du Figaro racontent qu’à l’Institut d’études politiques, comme ailleurs, la connaissance de la langue perd du terrain. Mais les correcteurs s’inquiètent aussi de la faiblesse des références culturelles des futurs diplômés. Le processus de recrutement est aussi mis en cause. il déplace le curseur vers d’autres critères que ceux de l’excellence académique. Au sein de la direction, on reconnaît une « obsession de l’engagement » associatif dans le dispositif, notamment une prime accordée aux activités extrascolaires.

En 2024, aucun élève du lycée privé catholique Stanislas du 6e arrondissement, sous le feu des projecteurs depuis la polémique autour de la scolarisation des enfants de la ministre Amélie Oudéa-Castéra, n’est entré rue Saint-Guillaume ; contre deux l’année dernière, un seul en 2022 et aucun en 2021.

Bien sûr, les étudiants ont «progressé dans le travail collectif et en anglais » et restent «nettement meilleurs qu’à l’université », où le processus de sélection est moindre, confesse au Figaro un membre du jury d’admission qui donne aussi des cours à la fac. Mais les erreurs de syntaxe et les fautes de grammaire sont devenues monnaie courante dans les copies. «Je reçois une immense majorité de dossiers avec des moyennes au lycée avoisinant les 18-19, mais il n’y en a pas un seul dans lequel les écrits à fournir ne présentent pas de fautes d’orthographe », déplore un doctorant chargé d’examiner des dossiers d’admission.

Et une fois lesdits élèves admis, les professeurs sont obligés de faire avec…  

À Sciences Po, comme ailleurs, la connaissance de la langue perd du terrain. Mais les correcteurs s’inquiètent aussi de la faiblesse des références culturelles des futurs diplômés. «J’ai été frappé par le fait que quelques étudiants appuyaient leur réflexion sur des exemples tirés de youtubeurs ou de Netflix au détriment de sources littéraires classiques. » Et puis l’appétence pour l’actualité a pris du plomb dans l’aile. « Le matin à 8 heures, on trouvait des journaux dans des kiosques. J’étais le seul de ma classe d’une vingtaine d’élèves à lire Le Monde le matin. J’ai souvent été surpris de l’absence totale d’intérêt de mes camarades pour l’actualité politique, de leur manque de culture politique », ajoute le rédacteur en chef d’un magazine hebdomadaire passé par le Collège universitaire de Sciences Po.

Quand ce déclin a-t-il été amorcé? se demande Le Figaro. Par déclin, comprendre au point où une pointure de l’école confie vouloir «arrêter d’enseigner au Collège universitaire parce que seuls deux de ses élèves, sur 20, arrivent à suivre correctement le cours ».Si elles notent une accélération «rapide et brutale» depuis trois ou quatre ans, plusieurs personnes interrogées pointent du doigt l’internationalisation des campus. 

Dans les couloirs de Sciences Po, l’anglais est devenu la norme. Aujourd’hui, 50% des 15.000 étudiants de l’école ont une nationalité étrangère. Ces derniers débarquent dans la capitale avec leurs propres références culturelles, leur français parfois balbutiant et leurs connaissances plus ou moins solides de l’histoire de notre pays. « Sur quels critères évaluer les étudiants si on ne sait pas ce qu’ils ont étudié durant leur scolarité ? », s’interroge un professeur de science politique. 

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