« Une Constitution est un ensemble de textes juridiques qui définit les institutions de l’État et organise leurs relations. En France, par exemple, la Constitution définit les rapports entre le Parlement et le Gouvernement, le rôle du président de la République. » C’est le site officiel du gouvernement lui-même qui l’indique. Oui, une Constitution est le texte suprême qui assure la séparation des pouvoirs et définit le mode de gouvernement ainsi que, en préambule, les quelques principes immuables de la communauté nationale (DDH 1789 etc.). La Constitution n’est pas un outil de propagande et de communication au service du pouvoir politique à l’image de « la constitutionnalisation de l’IVG ». La force de la Constitution tient à sa constance dans le temps, la réformer pour tenir compte des passions conjoncturelles (dues à la remise en cause de l’IVG aux USA – pas en France où nul ne le conteste dans l’opinion ou la classe politique) revient à la banaliser et par conséquent, réduire sa portée. Banaliser la Constitution en faisant d’elle un super-vecteur de réformes sociétales – d’ailleurs purement emblématiques et absolument inutiles – est aussi une manière de favoriser le culte de la personnalité et l’autocratie: le despotisme vaniteux se nourrit de la banalisation, l’abaissement des institutions. L’affaiblissement du cadre juridique de l’exercice du pouvoir ouvre la voie à l’exubérance vaniteuse comme mode d’exercice du pouvoir. Vous comprenez ce que j’essaye de dire? Or, banaliser – la Constitution – en la triturant revient à l’affaiblir comme référence suprême de la Nation et favoriser, aujourd’hui comme demain, l’exubérance autocratique. On est en droit d’avoir honte des députés et sénateurs qui sont bien conscient de ce problème mais qui ont, une fois encore, cédé à la force du courant. Et cette pauvre Constitution de 1958 dont il ne reste qu’un chiffon de papier malléable à merci…
MT