Que penser des romans de Michel Houellebecq?

M. Houellebecq est l’auteur de romans le plus vendu et le plus populaire de France, parfois considéré comme un génie contemporain, traduit dans le monde entier, auquel le prix Nobel de littérature a échappé de peu. Pour être franc, je lis certes beaucoup de romans mais rarement des auteurs contemporains (sauf les récits de Sylvain Tesson)… Alors dernièrement, je me suis immergé dans l’œuvre de Michel Houellebecq, Particules élémentaires, Plateforme, Sérotonine… MH a un côté Zola dans le réalisme social qu’il exprime et sa manière de rédiger tient semble-t-il un peu de Céline pour l’usage fréquent de l’argot ou de la grossièreté et de Marcel Proust pour la structure de certaines phrases qui n’en finissent pas mais pourtant fluides et limpides. La drôlerie de ses textes tient au contraste permanent qu’il entretient dans chacun de ses livres entre la provocation anticonformiste de ses héros ou plutôt anti-héros et le conformisme idéologique contemporain. Ses romans expriment toujours la descente aux enfers du mâle blanc quadra ou quinquagénaire, de culture catholique (mais sans Dieu) et hétérosexuel face à la mondialisation, la disparition de la société et des valeurs traditionnelles, l’émergence d’une nouvelle idéologie dominante fondée sur la sublimation des minorités et l’hyper-narcissisme (wokisme mais il n’utilise pas le mot) . Alors ses anti-héros cherchent le bonheur dans l’amour qui s’achève par l’échec, sombrent dans un gouffre sans fin, se noient dans l’alcool, le sexe (les mots « chattes » et « bites » quasiment à toutes les pages), la drogue ou les antidépresseurs. Que dire? Un bon livre est toujours celui qui donne du plaisir. MH a un style, c’est évident. Il peut être drôle et certains passages sont hilarants, comme je l’ai dit, ceux où de « gros beaufs » mettent en fureur les dignes représentants du boboïsme le plus caricatural. Son réalisme social? Certes, mais il se retrouve aussi dans tous les journaux. D’excellents passages, mais aussi, on peut s’y ennuyer ferme avec des longueurs lassantes qui poussent à sauter les pages par dizaines… Et puis, est-ce vraiment du réalisme? Dans ses romans, toutes les femmes ou presque sont des nymphos affamées de sexe et la plupart des hommes qui y sont décrits oscillent entre perversité et impuissance… La vraie vie ne correspond pas vraiment à ce tableau et le sexe n’y a pas, pour le commun des mortels, la place qu’il lui donne. Ses clichés jusqu’à la démesure (gros Allemands pédophiles, Japonaise zoophile, etc.) relèvent de l’humour provocateur poussé à sa quintessence… Dans l’ensemble, on est plus dans le fantasme que dans le réalisme même si certaines scènes sont parfaitement crédibles comme celle des attentats ou massacres islamistes ou le désespoir du monde paysan ou encore la bureaucratie bruxelloise. Au fond, tous ses livres fondés sur la descente aux enfers du mâle blanc hétérosexuel se ressemblent comme des frères… Le génie? Je ne l’ai pas trouvé ni ressenti, mais peut-être suis-je à côté de la plaque… A la limite, s’il fallait lire un roman de MH, je conseillerais Plateforme, une caricature virulente du tourisme sexuel en Thaïlande et à Cuba, le plus vivant avec une touche d’exotisme… Eviter Sérotonine. Quant à Soumission et Anéantissement, je ne les ai pas (encore) lus.

MT

Author: Redaction

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Que penser des romans de Michel Houellebecq?

M. Houellebecq est l’auteur de romans le plus vendu et le plus populaire de France, parfois considéré comme un génie contemporain, traduit dans le monde entier, auquel le prix Nobel de littérature a échappé de peu. Pour être franc, je lis certes beaucoup de romans mais rarement des auteurs contemporains (sauf les récits de Sylvain Tesson)… Alors dernièrement, je me suis immergé dans l’œuvre de Michel Houellebecq, Particules élémentaires, Plateforme, Sérotonine… MH a un côté Zola dans le réalisme social qu’il exprime et sa manière de rédiger tient semble-t-il un peu de Céline pour l’usage fréquent de l’argot ou de la grossièreté et de Marcel Proust pour la structure de certaines phrases qui n’en finissent pas mais pourtant fluides et limpides. La drôlerie de ses textes tient au contraste permanent qu’il entretient dans chacun de ses livres entre la provocation anticonformiste de ses héros ou plutôt anti-héros et le conformisme idéologique contemporain. Ses romans expriment toujours la descente aux enfers du mâle blanc quadra ou quinquagénaire, de culture catholique (mais sans Dieu) et hétérosexuel face à la mondialisation, la disparition de la société et des valeurs traditionnelles, l’émergence d’une nouvelle idéologie dominante fondée sur la sublimation des minorités et l’hyper-narcissisme (wokisme mais il n’utilise pas le mot) . Alors ses anti-héros cherchent le bonheur dans l’amour qui s’achève par l’échec, sombrent dans un gouffre sans fin, se noient dans l’alcool, le sexe (les mots « chattes » et « bites » quasiment à toutes les pages), la drogue ou les antidépresseurs. Que dire? Un bon livre est toujours celui qui donne du plaisir. MH a un style, c’est évident. Il peut être drôle et certains passages sont hilarants, comme je l’ai dit, ceux où de « gros beaufs » mettent en fureur les dignes représentants du boboïsme le plus caricatural. Son réalisme social? Certes, mais il se retrouve aussi dans tous les journaux. D’excellents passages, mais aussi, on peut s’y ennuyer ferme avec des longueurs lassantes qui poussent à sauter les pages par dizaines… Et puis, est-ce vraiment du réalisme? Dans ses romans, toutes les femmes ou presque sont des nymphos affamées de sexe et la plupart des hommes qui y sont décrits oscillent entre perversité et impuissance… La vraie vie ne correspond pas vraiment à ce tableau et le sexe n’y a pas, pour le commun des mortels, la place qu’il lui donne. Ses clichés jusqu’à la démesure (gros Allemands pédophiles, Japonaise zoophile, etc.) relèvent de l’humour provocateur poussé à sa quintessence… Dans l’ensemble, on est plus dans le fantasme que dans le réalisme même si certaines scènes sont parfaitement crédibles comme celle des attentats ou massacres islamistes ou le désespoir du monde paysan ou encore la bureaucratie bruxelloise. Au fond, tous ses livres fondés sur la descente aux enfers du mâle blanc hétérosexuel se ressemblent comme des frères… Le génie? Je ne l’ai pas trouvé ni ressenti, mais peut-être suis-je à côté de la plaque… A la limite, s’il fallait lire un roman de MH, je conseillerais Plateforme, une caricature virulente du tourisme sexuel en Thaïlande et à Cuba, le plus vivant avec une touche d’exotisme… Eviter Sérotonine. Quant à Soumission et Anéantissement, je ne les ai pas (encore) lus.

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