Esbroufe/déclin, une mystérieuse corrélation

Georges Pompidou est à la mode en ce moment et il n’est pas très difficile de comprendre pourquoi. « Les peuples heureux n’ont pas d’histoire. J’aimerais que les historiens aient le moins que possible à raconter sur mon mandat« . Dans Marianne de cette semaine, Christophe Guilluy écrit à l’inverse: « À l’Élysée, Emmanuel Macron ne pense qu’à la trace qu’il va laisser dans l’Histoire ». Voyez, le contraste est saisissant. D’où une loi fondamentale de « sociologie politique« , pour parler en termes universitaires (et même légèrement pompeux!). Dans la vie publique, c’est-à-dire politico-médiatique, le niveau de l’esbroufe, de la gesticulation, de la fanfaronnade est inversement proportionnel au bien-être collectif et à la réussite d’une politique. Quand la France se sent forte, unie et sûre d’elle, le chef de l’Etat n’a pas besoin de s’afficher ni de pérorer quotidiennement. En revanche, l’exubérance élyséenne ne trompe pas. Elle intervient comme une tentative de compensation, le signe en creux d’un effondrement dans la violence, les déficits, la dette publique, les frontières abandonnées, un épouvantable désastre scolaire, la destruction industrielle, la catastrophe sanitaire et des services publiques, l’impuissance de l’Etat et des politiques. Nous avons là un thermomètre infaillible de l’état du pays. Autrement dit, le paraître signe l’échec du faire. Ou la frime est l’expression du désastre. A noter: ceux qui croient trouver un espoir de redressement dans d’autres fanfaronnades sont à côté de la plaque. Aucun Grand-Guignol ne permettra jamais de sortir du Grand-Guignol.

MT

Author: Redaction

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