Autrefois, le mot liberté était au centre de tous les discours politiques. La France se présentait comme le pays de la liberté – contre la dictature. La liberté comptait plus que la vie, ou plutôt, la vie n’avait pas de sens sans la liberté. Et les guerres se faisaient pour la liberté et en son nom. Curieusement, cette valeur suprême de notre pays est tombée en désuétude. Il ne faut jamais oublier l’invraisemblable Absurdistan qui pendant la crise sanitaire, au prétexte de lutter contre l’épidémie, a balayé d’un revers de main les libertés publiques et individuelles, dans un climat de soumission collective sidérant. Sous l’emprise de la peur, les médias, les institutions, y compris théoriquement en charge de la défense des libertés (CE, CC), l’Etat, le pouvoir politique, les partis, tous les courants de l’opinion, l’air du temps ont fait allégeance à l’abolition des libertés dont le laisser-passer (ci-joint) fut l’incroyable symbole. N’oublions jamais. Mais aujourd’hui, sous d’autres formes, le renoncement à la liberté se poursuit dans la société française. Le Conseil d’Etat (billet d’hier), ouvre la voie au contrôle de l’opinion des intervenants à la télévision. L’article 4 du projet de loi sur la lutte contre les dérives sectaires engendre un risque d’une pénalisation des contestations du bienfondé traitements médicaux. La réforme de la loi de 1881 sur la liberté de presse porte à 12 mois (et non plus 3) la période de recevabilité des plaintes pour diffamation et insultes publiques envers les élus (et eux seuls, curieusement)… Une brèche pourrait ainsi s’ouvrir dans ce monument de la liberté d’expression. La liberté prend l’eau de toute part et dans la quasi indifférence. On a envie de dire, pour parodier Churchill: « Vous avez renoncé à la liberté pour avoir la sécurité! Vous perdrez la liberté et la sécurité »! Il serait temps de réagir.
MT